Manuel Valls et Martin Schulz concluaient ce vendredi à Lyon la campagne européenne du PS. Pour remobiliser les électeurs de gauche, le Premier ministre s'en est pris au cours de l'euro, tandis que Martin Schulz a critiqué une “Europe injuste”, promettant de lutter contre la fraude fiscale.
“Un Allemand si français, un Français si allemand.” Ainsi Manuel Valls a-t-il présenté Martin Schulz, candidat des sociaux-démocrates européens à la présidence de la Commission européenne. Le Premier ministre y a vu un beau symbole, à l’approche du centenaire de la mort de Jean Jaurès, qui s’était opposé à la guerre contre l’Allemagne. Les deux leaders venaient conclure ce vendredi à Villeurbanne (espace Double Mixte) la campagne des socialistes français. 700 à 800 militants avaient répondu à l’appel.
Valls s’en prend à l’euro “trop élevé, trop cher”
Malgré l’euphorie d’estrade, les esprits ne sont pas sereins. Selon les derniers sondages, le PS arriverait dimanche troisième, autour de 16-17 %. En avril, un sondage Ifop/Le Figaro plaçait même Vincent Peillon, la tête de liste socialiste dans le Sud-Est, à seulement 13%. Pour remobiliser les électeurs, Manuel Valls s’est employé à gauchir son discours. Il s’est attaqué au cours actuel de l’euro “trop élevé, trop cher”. Il a plaidé pour des euro-obligations “à moyen terme”, des investissements européens. S’est félicité de l’instauration prochaine d’un Smic en Allemagne. “Nous ne coalisons pas des Etats, nous unissons des hommes”, a-t-il conclu, citant Jean Monet.
Schulz : accès au crédit pour les PME et lutte contre la fraude fiscale
Martin Schulz lui a emboîté le pas. “L’Europe n’est pas sociale, elle est injuste”, a-t-il dénoncé. Mentionnant l’exemple d’une Madrilène, diplômée d’architecture et de psychologie qui a envoyé (vainement) 300 candidatures d’emploi, il a regretté “une génération exclue de la dignité”. Il a raconté son enfance, les “sacrifices” accomplis par ses parents pour nourrir les cinq enfants de la famille. “Maintenant, ma génération, nous sommes aux responsabilités et nous demandons des sacrifices. Pourquoi ? Pour sauver des banques”, s’est-il exclamé.
Martin Schulz s’est cependant bien gardé de s’en prendre lui aussi au niveau de l’euro, ou de proposer des euro-obligations. Il a esquissé un “programme de crédits pour les PME” qui embaucheraient des jeunes ou qui investiraient, programme qui serait abondé par la BERD et par les fonds européens. Il a aussi promis de mettre les gouvernements devant leurs responsabilités pour lutter contre la fraude fiscale. “Le pays du profit est le pays de l’impôt”, a-t-il martelé. Animé de la volonté de réduire les inégalités salariales entre les hommes et les femmes, il s’est engagé à former une Commission paritaire.
“Soyez tous des Hollandais”
L’ombre de l’extrême droite a plané au cours du meeting. Le Front national est donné en tête en France. “Quand on est de gauche, quand on est patriote, on ne peut accepter d'être représenté dimanche soir aux yeux de l'Europe et du monde par ce parti d'extrême droite”, a lancé Manuel Valls. “Soyez tous des Hollandais”, a abondé Martin Schulz, en référence aux piètres scores attendus par le Parti de la liberté (12%), après des sondages prometteurs.
Bravo pour votre article indispensable pour permettre aux électeurs d avoir des repères. Intelligent, leger et bien écrit.
Ces deux là sont à vomir. Ils pratiquent une politique économique de droite sans faillir et viennent encore nous faire croire qu’ils veulent mettre en place une politique de gauche en Europe. Il suffit pourtant d’observer les votes de Mr. Schulz au parlement pour voir qu’il se fout de nous. Quant à Mr. Valls, la politique qu’il pratique en France le démontre également. Qu’ils soient rassurés. J’irais voter. Mais pas pour ces faussaires qui ne sont de gauche que dans les mettings, pas en vrai