Bruno Barrillot, lanceur d'alerte sur les conséquences des essais nucléaires français et directeur du centre de documentation et de recherche sur la paix et les conflits entre 1990 et 2005, est décédé ce samedi. Les obsèques ont lieu ce lundi en Polynésie française.
Bruno Barrillot a passé sa vie à combattre les essais nucléaires. Originaire de Lyon, il fut prêtre catholique et interpella l’Église au sujet des 210 essais nucléaires procédés par la France entre les années 60 et les années 90. Face à l'impossibilité de poursuivre son combat au sein de l’Église, il démissionne pour débuter ses recherches sur les essais nucléaires français. Atteint d'un cancer, Bruno Barillot est décédé dans un hôpital de Polynésie française.
En 1990, il est nommé directeur du centre de documentation et de recherche sur la paix et les conflits à Lyon, devenu depuis 2008 l'Observatoire des armements. C'est dans le cadre de son travail au sein de ce centre que furent révélées, preuves à l'appui, les conséquences sanitaires et environnementales des essais de Mururoa. Dès 2005, il s'envole pour la Polynésie pour poursuivre son travail sur le terrain. Au sein du comité "Vérité et Justice" auquel il appartenait, il a toute sa vie rendu hommage aux victimes des essais nucléaires en Polynésie et en Algérie. En 2010, son travail au côté de parlementaires, de personnalités et d'associations pour qu'une loi indemnise les victimes des essais nucléaires est récompensé par la remise du "Nuclear Free Futur Award".
La députée européenne EELV et co fondatrice de la CRIIRAD, Michèle Rivasi, a tenu à lui rendre hommage à cet homme qui "toute sa vie, a critiqué les essais nucléaires et s'est battu pour un contrôle démocratique des activités militaires". "Bruno Barrillot restera, par son travail et sa ténacité, une vigie et un éclaireur pour montrer le vrai visage de l'horreur nucléaire. Puisse ce héros ordinaire et cet humaniste reposer en paix" a conclut l'eurodéputée après avoir indiqué que "[ses] pensées et [sa] sympathie vont vers ses proches et ses amis qui l'ont connu dans ses nombreux combats".
En 1964, pendant un mois et demi durant mon service militaire à Marseille, je fus envoyé au sud du Sahara pour l'explosion de 'Topaze', une bombe atomique , dans le cadre des essais nucléaires français. Pendant mon séjour, j'ai parcouru plus de 6000 km dans le désert sur une zone, dont 40 ans plus tard, je découvre qu'elle était particulièrement contaminé... en 2006 je me retrouve avec un lymphome, pour un des médecins, il y aurait naturellement un lien avec ce passage au Sahara en 1964. Bilan, 6 mois de chimio forte, je m'en sors....Rechute en 2015 et encore 6 mois de chimio et décidément je m'en ressort encore. On peut imaginer ce que je ressens à la perte de Bruno, militant inlassable pour la reconnaissance des effets des essais nucléaires sur la vie des personnes qui y furent exposées
Le nucléaire est vraiment une saloperie. Ca me rappelle je ne sais plus quel apparatchik du nucléaire français qui était interviewé par Arte. Question d'Arte (de mémoire) : qu'est ce qui prévu si la région PACA était rendue inhabitable par un accident nucléaire ? Réponse de l'apparatchik : J'assumerais Arte : C'est a dire ? L'apparatchik : J'assumerais... On assumera quoi.... C'est dommage qu'Arte n'ait pas demandé au gars s'il avait une 2ème région PACA en réserve quelque part... Je parle même pas du fameux Pierre Pellerin et son nuage qui s'arrête à le frontière... Et après on se permet de donner des leçons de morale au monde entier !