Une semaine après l'adoption de la nouvelle constitution tunisienne, Adel Ben Lagha, consul de Tunisie à Lyon revient sur la "maturité politique" acquise par son pays après trois ans de débats internes. Interview.
Adel Ben Lagha parle d'"un événement important intervenu en Tunisie la semaine dernière" venu "marquer la 2e étape de la transition démocratique" près de trois ans après le printemps arabe. "Les représentants du peuple ont choisi de repartir de zéro, parfois c'était pénible, difficile, on a dû débattre de questions qu'on croyait acquises". Nos "partenaires, on comprends qu'ils aient été un peu préoccupés". Mais "une partie de la population tunisienne ressentait le besoin de revenir sur ces questions". Car les Tunisiens pendant le printemps arabes, "à cette période là, ils ont perdu petit à petit, l'espoir de retrouver leur pays, celui qu'ils connaissaient avant". Maintenant, "grâce à cette période de débat, on a mis fin à cette étape-là, et au-delà du caractère progressiste de cette constitution, c'est le fait qu'elle soit adoptée par les députés qui est important" pour Adel Ben Lagha. "Cette constitution, c'est un facteur d'unité pour les Tunisiens".
"Facteur d'unité pour les Tunisiens"
En adoptant cette constitution qui remet tout à plat dans leur pays, "les Tunisiens ont montré qu'ils n'aimaient pas la violence" affirme Adel Ben Lagha. Maintenant, il va falloir l'appliquer dans les faits et concernant "le caractère civil de l'Etat mentionné dans la constitution", le consul anticipe diverses "interprétations pratiques". "C'est une constitution théorique, il va falloir la mettre en pratique, certainement qu'il y aura des divergences dans son interprétation pratique, mais l'important c'est qu'il y ait un consensus aujourd'hui. Cela marque aussi un début de maturité politique parce que les partis politiques ont compris qu'ils étaient obligés de se mettre d'accord entre eux. Nous découvrons le débat, la démocratie, l'acceptation de l'autre", se félicite Adel Ben Lagha.
Enfin, concernant l'Egypte et les autres pays qui ont vécu le printemps arabe, trouveront-ils comme la Tunisie le chemin de la démocratie ? "La Tunisie a montré le chemin au début du printemps arabe, elle le montre encore aujourd'hui avec cette percée, ce début de démocratie mais chaque pays a ses particularités. Nous espérons que nos amis égyptiens feront leur chemin aussi .."