Kabtane Collomb Cazeneuve
© tim douet

Le ministre de l’Intérieur a posé la première pierre de l’IFCM

Bernard Cazeneuve était en déplacement hier à Lyon pour la pose de la première pierre de l’Institut français de la civilisation musulmane. Cet institut qui se veut un centre d’échanges culturels entre les religions et les civilisations a aussi créé de fortes polémiques.

Alors en pleine campagne pour les élections de 1981, Valéry Giscard d’Estaing promettait d’appuyer la création de l’Institut français de la civilisation musulmane. C’est finalement Bernard Cazeneuve, 36 ans plus tard, qui a posé la première pierre de ce centre culturel. Jeudi 24 novembre, en présence de nombreux officiels, le ministre de l’Intérieur a réaffirmé le soutien de l’État à un projet “pacificateur et porteur de cohésion sociale” selon Kamel Kabtane, recteur de la grande mosquée de Lyon et initiateur du projet. L’État apporte un million d’euros pour la construction de l’institut.

Dans un discours se voulant rassembleur, le ministre est longuement revenu sur les valeurs de tolérance, de respect et de laïcité, rappelant que “les musulmans ont toute leur place dans la république”, et que l’appartenance à celle-ci doit être une valeur commune à tout citoyen, quelle que soit sa croyance. Il a aussi insisté sur le fait que la république doit être débarrassée de la violence et de l’extrémisme. Référence à peine sous-entendue aux arrestations des sept membres présumés d’une cellule terroriste, à Strasbourg et Marseille dans la nuit du 19 au 20 novembre.

Une pique contre Wauquiez pour répondre aux critiques

Gérard Collomb, le maire de Lyon, a rappelé l’engagement de la Ville et de la Métropole (à hauteur de un million d’euros chacune). Dénonçant les polémiques autour de la création de l’IFCM, il a réfuté que celui-ci soit “une passerelle avec des mosquées où peut se répandre un islam dévoyé”. Il a souligné la diversité de l’islam et son influence bénéfique sur la culture française, jusqu’à “la façade polychrome (typique de l’art musulman) de la cathédrale du Puy-en-Velay. Cette pique en direction du président de la région et ancien maire du Puy, Laurent Wauquiez, vise à rappeler que celui-ci a refusé d’apporter son appui au projet.

La région avait retiré son apport financier en juin 2016. En cause, les financements de la part de l’Algérie et de l’Arabie Saoudite qui s’élèvent à 2 millions d’euros. “Nous ne pouvons considérer que viennent s’immiscer de manière significative des États étrangers par le biais du financement de l’IFCM”, avait indiqué Laurent Wauquiez dans sa lettre de refus. C’est justement cette supposée ingérence que le recteur de la grande mosquée a voulu écarter des esprits ce jeudi. Il a rappelé que la création d’un conseil d’administration regroupant des représentants de l’État, des collectivités et de l’université de Lyon (partenaire de l’IFCM pour certains programmes de formation), doit garantir l’indépendance du centre culturel.

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