Publicités éphémères : ce qu’en pense la ville de Lyon

Officiellement tolérées pour une période de test de 18 mois, les publicités éphémères sont loin de ravir la ville de Bordeaux, qui regrette de ne pas avoir été consultée au préalable. Qu’en pensent donc les autorités lyonnaises ? (article mis à jour le 29.12)

On l’annonçait ce mardi, les publicités éphémères ou clean tags sont officiellement autorisées (par un décret publié au Journal officiel le 24 décembre) sur les trottoirs de Bordeaux, Nantes et Lyon. Loin de ravir les habitants, qui se sentent pour certains “harcelés jusqu’au sol”, elles sont pour l’instant autorisées à l’essai, pour dix-huit mois.

Bordeaux aurait voulu être consulté

Celle qu’on surnomme la Belle Endormie s’exprimait dès mardi par un communiqué municipal, regrettant que "les élus et administrations de la ville de Bordeaux et de Bordeaux Métropole [n’aient] à aucun moment été consultés ou informés en amont de cette décision". Mercredi, la sénatrice Nathalie Delattre (Parti radical), conseillère municipale et métropolitaine de Bordeaux, annonçait qu’elle saisissait le ministre de l’Intérieur d’une question ouverte sur ces publicités au sol. Elle demande à Gérard Collomb "pourquoi aucune concertation ou information des villes concernées (Bordeaux, Lyon, Nantes) n’a été initiée" et "dénonce la parution de ce décret deux jours après l’adoption par Bordeaux Métropole de son règlement local de publicité intercommunal qui vise à mettre fin à ce type de publicités".

“Un décret ne peut servir de cheval de Troie” selon Jean-Paul Bret

Pour le maire de Villeurbanne, Jean-Paul Bret (PS), ce décret est "stupéfiant". Dans un communiqué, il exprime son regret que cette expérimentation ait été "imposée à la métropole et aux villes qui la composent sans s’inquiéter un seul instant de leur avis sur le sujet". Dans ce même communiqué, Jean-Paul Bret rappelle que sa ville a été l'une des premières à réviser son règlement local de publicité, pour "préserver la qualité paysagère et (...) limiter l’encombrement de l’espace public". Le maire de Villeurbanne est définitif : "À Villeurbanne, nous n’irons pas au-delà du projet métropolitain tel qu’engagé en concertation avec les maires et le président de la métropole."

Paragraphe modifié le 29.12 à 11h42

À la métropole, on “commence à réfléchir où mettre les publicités”

Si d'aucuns commencent à exprimer leur mécontentement, la métropole de Lyon ne râle pas contre cette décision. Pour l’instant, rien n’est défini – la mesure a été prise la veille de Noël, et la métropole n’a pas encore eu le temps de mettre en place un cadre précis, indiquent les services –, mais il semblerait que Lyon soit tout à fait enthousiaste pour participer au projet. Les services de la métropole nous ont assuré que l’expérimentation serait "menée à bien, même s’il est un peu tôt pour savoir de quelle manière". Une équipe serait déjà en train de réfléchir pour "trouver les lieux adéquats pour l’expérimentation". En parallèle, un appel d’offres devrait être lancé pour sélectionner le meilleur prestataire, "pour ne favoriser aucune structure", annonce la métropole. Des informations plus complètes seront rendues publiques, promet-on au Grand Lyon, début janvier.

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Suite à notre article, la métropole nous précise vendredi matin qu'aucune décision n'a été prise et que les services ont bien "pris connaissance de ce décret et que les services sont en cours d’instruction à ce sujet". Ainsi, "l'enthousiasme" que nous avions perçu lors de notre conversation téléphonique et l'évocation d'un appel d'offres sont contestés aujourd'hui par la métropole qui a publié le communiqué suivant :

La Métropole de Lyon mènera une concertation avec toutes les communes avant la mise en oeuvre éventuelle de l’expérimentation
La Métropole de Lyon a pris connaissance du décret publié dimanche 24 décembre 2017 au Journal Officiel concernant le dispositif expérimental de marquage sur les trottoirs à des fins publicitaires.
Cette expérimentation, qui concerne les agglomérations de Bordeaux, Nantes et Lyon va faire l’objet sur le territoire métropolitain d’une concertation impliquant l’ensemble des communes de l’agglomération.
C’est seulement à l’issue de cette concertation que la mise en oeuvre éventuelle de ce dispositif expérimental fera l’objet d’une décision des communes et de la Métropole.

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