L'université Claude-Bernard a entrepris la numérisation des centaines de milliers de planches de son herbier, et a lancé un financement participatif pour mener à bien l'opération.
C'est un trésor bien discret qui va se dévoiler bientôt aux yeux des Lyonnais et du monde entier. L'université Claude-Bernard Lyon-1 se targue d'héberger "l’herbier universitaire le plus important au monde après celui d’Harvard". Afin de conserver ce précieux héritage et de mettre à disposition des chercheurs et des citoyens les données qui en sont issues, l'université a démarré la numérisation des planches de quelque 4,4 millions de plantes séchées.
Pour ce faire, avec l'aide du programme national ReColNat, elle a installé un banc de numérisation de 13 mètres de long qui numérise plus de 3000 planches d'herbier par jour. Mais ce projet est coûteux et l'université a décidé de faire appel au public pour le financer. Car ce fameux banc ne fait que passer. "La chance qu'un banc revienne un jour pour finir de numériser cette collection est infime, c'est pourquoi il faut en profiter tant qu'il est sur place pour amasser des fonds et finir le travail, alerte Lyon-1. Sinon c'est plusieurs décennies qu'il nous faudra avec nos moyens de numérisation habituels pour y arriver."
Déjà 2650 € récoltés sur un objectif de 7800 €
D'où l'idée d'une campagne de "crowdfunding". "Pour espérer sauvegarder la totalité de sa collection la plus emblématique, celle de Roland Bonaparte, l’Herbier de Lyon-1 lance une campagne de financement participatif (...): 1 euro donné = 1 planche restaurée et numérisée." La campagne est en ligne sur le site créé par l'université elle-même, Fund by U. Alors que la collecte s'achève mi-avril, 2650 euros sur un objectif de 7800 euros ont déjà été réunis.
Le prince Roland Bonaparte (1858-1924), petit-fils du second frère de Napoléon 1er, a été un grand explorateur et botaniste, et s'était lancé dans la constitution du plus grand herbier privé du monde. Une collection gigantesque léguée à la ville de Lyon dans les années 1920, qui a échu à l'université Lyon-1, qui lui fit construire un bâtiment dédié sur son campus de la Doua en 1971. C'est cet herbier qui va être numérisé en priorité. On parle ici de "7200 boites qui contiennent en moyenne 95 planches d’herbier chacune, ce qui fait un total de 684000 planches portant chacune 1 à 100 spécimens pour les cas les plus extrêmes, soit environ 4,5 spécimens en moyenne, d'où un total d'environ 3 millions de spécimens".
Parmi les autres trésors de la collection de Lyon-1, la collection d'un explorateur de la mission Bougainville et celle de Jean-Emmanuel Gilibert, médecin et grand botaniste, élu maire de Lyon sous la Révolution. Mais leur numérisation sera pour plus tard...