Agriculture : une ferme urbaine à la Doua pour l’été 2016

Tandis que Najat Vallaud Belkacem signe le top départ du projet de rénovation du campus de la Doua, la Ferme urbaine lyonnaise (Ful) prend ses quartiers pour expérimenter un nouveau mode d'agriculture.

Ils sont architectes, urbanistes, financiers. Ils croient en l'agriculture technologique comme réponse aux enjeux environnementaux et climatiques à venir. Les membres de l'équipe de Ful (Ferme Urbaine Lyonnaise) mettent au point un modèle de ferme maraîchère urbaine à l'INSA (l'école d'ingénieur), sur le campus de la Doua.

L'objectif : cultiver en zone urbaine et produire un maximum sur une surface cultivable la plus petite possible. "Avec un bâtiment de 1000 m2 et trois étages cultivables, nous pouvons produire jusqu'à dix fois plus que sur un champ d'un hectare", explique Philippe Audubert, président de Ful et porteur du projet avec deux cofondateurs lyonnais, Christophe Lachambre et Didier Gaydou.

Unique prototype de la région, le projet est le premier en France à garantir une ingénierie 100% française. "Nous voulons créer une unité de production, souligne le porteur du projet. L'idée est de rationaliser l'espace grâce à un convoyeur vertical. Tout est cultivé en intérieur, sous climat contrôlé. Nous mettons les plantes dans les meilleures conditions possibles pour qu'elles puissent produire vite et très bien."

Production hors sol, sans rythme saisonnier, en intérieur... Cette forme d'exploitation agricole ne se positionne pas en opposition à l'agriculture conventionnelle mais plutôt en complémentarité. Des plantes très protéinées mais aussi certains légumes anciens, oubliés parce que trop fragiles à transporter, pourront par exemple être de nouveau cultivés.

À long terme, le projet vise aussi à accompagner les industries françaises (pharmaceutiques, cosmétologiques etc) dans l'utilisation des plantes dans leurs solutions chimiques.

Cultiver propre et consommer peu

Ici, l'eau de pluie est recyclée ou nettoyée, l'hygiène est contrôlée de façon drastique pour éviter au maximum l'utilisation de pesticides. Les circuits courts sont aussi privilégiés, puisque les récoltes sont destinées à une clientèle urbaine de proximité.

Derrière le projet, plusieurs partenaires institutionnels et universitaires pèsent sur la balance des subventions. Dans le cadre du Programme d'investissement d'avenir, dont Ful est lauréat, l'État subventionne le projet à hauteur de 200 000 euros. 450 000 euros viennent des entreprises et du privé et l'Adème apporte un soutien à hauteur de 61 000 euros. Des écoles d'ingénieur et d'agronomie collaborent aussi au projet.

Nourrir 9 milliards d'individus

"Avec ce type d'agriculture technologique, nous voulons allier les notions de production et de qualité. Nous avons surtout l'espoir que ce type d'outils permettra de nourrir 9 milliards d'individus dans les années à venir, même dans les zones les plus arides", ajoute M. Audubert.

Si 2016 reste une période de test et de faisabilité du projet, les premières phases de production devraient voir le jour début 2017.

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