Autrefois lieu de détente et de farniente, les piscines sont de plus en plus le théâtre d’incivilités. Insultes, crachats, bagarres, non-respect du règlement intérieur et de l’autorité du personnel… Ces difficultés sont devenues quasi quotidiennes dans les piscines lyonnaises.
“Dans l’ensemble de l’agglomération lyonnaise, on observe une montée des incivilités et des violences dans les piscines publiques”, admet-on à la Ville de Lyon. Il aura fallu l’agression du directeur de la piscine du Rhône, mardi, et la grève de son personnel le lendemain, pour que cet inquiétant phénomène soit révélé au grand jour.
Fermer pour mieux faire réagir ? C’est aussi ce qu’a décidé la piscine de Bron, dont les portes sont restées closes toute la journée d’hier. “Nous n’avons jamais eu de problèmes aussi graves, mais parfois des mots déplacés, des non-respects de consignes… On a préféré prendre les devants, pour donner un signal afin que la piscine reste un endroit familial et de détente”, se justifie la mairie de Bron.
“Un véritable phénomène de société”
“Nous aussi, on connaît ça, témoigne le responsable de la piscine Mermoz (Lyon 8e). [Ces incivilités] sont quotidiennes.” Insultes, comportements déplacés, non-respect du règlement intérieur, les incivilités sont nombreuses. “On a beau essayer de mettre en place des moyens pour enrayer ça, au bout d’un moment il y a des choses qu’on ne maîtrise plus. On est face à un véritable phénomène de société”, se désole-t-il. Mais, pour ce début de saison estivale, le bilan est plutôt positif à Mermoz. “On n’a eu qu’un seul souci pour le moment. Je touche du bois pour que ça continue”, souffle son responsable.
Ces incivilités ne se limitent pas à la ville de Lyon. En effet, elles se retrouvent dans de nombreuses piscines de l’agglomération. “Cette année, on en observe plus que les autres années”, témoigne le responsable de la piscine de Caluire. Malgré la mise en place d’agents de sécurité et une réelle amélioration, il reste beaucoup à faire. “Désormais, on a des agents à l’extérieur de la piscine qui contrôlent dès l’entrée. On n’hésite pas à refuser l’accès à ceux qui ont déjà causé des troubles”, explique-t-il. Autre moyen utilisé, la mise en place d’un tarif préférentiel pour les habitants de Caluire et l’augmentation du prix du ticket à l’unité. Mais il n’est pas sûr que cela suffise à calmer les perturbateurs…
Des médiateurs pour mieux respecter
À Saint-Priest, c’est le dialogue avec les jeunes qui a été préféré. “On a embauché six médiateurs pour la saison, explique le responsable. On a également mis en place des outils pédagogiques pour redonner du sens au règlement.” Grandes affiches placardées rappelant les règles intérieures, distribuées aussi à l’entrée (en format plus petit – à terme, elles prendront la forme d’un jeu de cartes à collectionner), quiz pour les enfants avec lots à la clé… Saint-Priest tente de trouver d’autres solutions et cela semble marcher. “On a moins de soucis cette année. Les jeunes ne peuvent plus dire : “C’est marqué nulle part.” Avec ces systèmes, on cible directement les jeunes”, estime-t-il.
Des piscines épargnées
Même si l’incivilité est un fléau de plus en plus commun, elle n’est cependant pas généralisée. À la piscine intercommunale de Charbonnières comme à Monplaisir-Lumière (Lyon 8e), les problèmes restent très marginaux. Piscines plus petites, clientèle plus âgée, il est ici plus facile de faire quelques brasses en toute tranquillité. Mais, au vu des difficultés que rencontrent leurs consœurs, les responsables admettent faire partie des “privilégiés”.
C'est sur que du coté de charbonnière voir avec plus de recul la piscine du 8e c'est pas la même clientèle comparaison inutile
C'est marrant quand on lit l'article on a l'impression que c'est un conflit de génération. A cause du politiquement correct on finit par dire n'importe quoi... Tout le monde sait que se sont toujours les mêmes qui foutent le bordel au cinéma, à la piscine, dans les parcs ETC.... Cela n'a rien avoir avec l'age mais avec l'éducation entre autre.
Le prix de la piscine de Charbonnières pour les non-résidents doit être autour de 8-10€. Effectivement, je ne pense pas que les 'jeunes' comme on dit, sont prêts à dépenser cette somme pour mettre le bazar. Quant à Monplaisir, vu la taille de la piscine, les horaires d'ouverture (fermée le week end) et la vétusté, cela donne moins envie... Cela n'empêche pas que l'année dernière les transats aient été balancés dans la piscine par ceux qui font le mur la nuit
j'ai l'impression que le mot racaille vous dérange?
Je languis qu'un responsable politique propose d'installer des caméras de surveillance pour lutter contre les incivilités...Voire plus stupide encore, un délit de sale gueule! Il y a de gros problèmes de mé-citoyenneté dans nos villes (crachats, insultes, excès de vitesse, fraude fiscale, abandon de déchets sur la voie publique, impolitesses, conduites dangereuses, nuisances sonores...) et ce ne sont pas des lois ou des amendes qui peuvent régler cela.
Les gens doivent ré-apprendre à vivre ensemble, et ne pas se contenter de critiquer les méfaits des autres pour se chercher des excuses au sien (genre 'je jette par terre mais on ramassera pour moi', 'je roule trop vite mais c'est sans danger', 'je fraude le fisc mais les impôts sont trop élevés'). Bravo à St Priest pour sa recherche de solutions ADAPTEES.
Une idée à creuser : quand quelqu'un fait l'abruti dans la piscine et dérange les autres, un employé pourrait inciter les nageurs, par haut-parleur, à profiter du clown qui se donne en spectacle, et à l'applaudir.