Manifs musée des tissus
©Mathilde Régis

Lyon : des parapluies à la rescousse du Musée des Tissus

Une centaine de personnes défile en fanfare dans les rues de Lyon pour qu'une solution pérenne et satisfaisante soit trouvée afin d'assurer l'avenir du musée des Tissus et des arts décoratifs et de ses collections.

Marche festive pour le Musée des Tissus à Lyon

©Mathilde Régis

En ce samedi pluvieux, l'idée d'une "marche festive" munie de parapluies décorés des "tissus préférés" de chacun aurait pu tomber à l'eau. Mais pas question pour la centaine de participants de ne pas montrer leur attachement au patrimoine de la ville et à son histoire. Menacé de fermeture depuis janvier 2015, faute de financement pour assurer les frais de fonctionnement, le Musée des Tissus et des arts décoratifs peut compter sur le soutien de nombreux Lyonnais, venus entonner ce samedi "C'est nous les Tissus, nous sommes à la rue !" sur l'air de la chanson "Les canuts" d'Aristide Bruant. Accompagnée en musique par l'association "La Fanfare pustule", la marche a démarré devant les bâtiments du musée pour se conclure sur la place des Terreaux, face à l'Hôtel de Ville.

Enterrement de 1re classe ou réel renouveau ?

"Comment peut-on faire tous ces travaux à Lyon ? S'ils refont tout sur la Presqu'île, de la place des Terreaux jusqu'à Perrache, c'est bien qu'il y a des finances !" s'interrogent Micheline et Emmanuel, habitant du 2e arrondissement et adhérents des amis du musée des Tissus. "C'est un très beau lieu, il faut que cela reste. On ne peut pas laisser tomber un tel patrimoine" expliquent-ils, comme la plupart des personnes présentes ce samedi rue de la Charité. Sous les parapluies, le maire du 2e arrondissement de Lyon, Denis Broliquier, est aussi venu pour "continuer à mettre la pression". "La soie et le textile ont fait pendant 300 ans l'essentiel de la richesse de Lyon. Ce n'est pas respecter l'histoire de Lyon que ne pas mettre les quelques centaines de milliers d'euros qu'il faut par an pour mettre en valeur cet apport historique et économique. Nous avons une collection qui est, incontestablement, de qualité mondiale". Si lors des discussions entre l'Etat, les collectivités et la Chambre d'Industrie et du commerce de Lyon, tout le monde s'accorde sur la nécessite de sauver le musée et ses collections, aucune solution n'émerge réellement. "La première chose à faire est de trouver un chef de file et différents financements suivront" estime Denis Broliquier avant d'ajouter "pour le moment, Gérard Collomb a dit qu'il prenait cette responsabilité, sauf qu'on ne sait pas si c'est un enterrement de première classe où si c'est un réel renouveau du musée. Surtout, essayons d'en faire un atout et n'essayons pas de nous avoir, car nous serons extrêmement vigilants sur la qualité du projet".

Manifs musée des tissus ()

©Mathilde Régis

Le soupçon d'une opération immobilière

Alors qu'un rapport du cabinet In extenso sur l'avenir du Musée des tissus et des arts décoratifs de Lyon devait être rendu aux collectivités, à la CCI de Lyon et à l'État à la fin du mois de mars, ce dernier ne sera finalement rendu qu'à la fin du mois de mai. "De toute façon on ne sait pas de quoi est fait ce rapport" peste Pascale Warin, qui distribue les tracts d'appel aux Lyonnais du collectif Canutopie. "Tant qu'on ne sait pas du tout quel est l'avenir de ce musée et que nous ne sommes pas associés aux discussions, nous sommes là. Car nous craignons quand même le pire. Nous ne voulons pas que des décisions du type délocalisation d'une partie du musée des Tissus à Confluence soient prises, comme cela a pu être évoqué dans un projet. On ne voit pas comment tout le musée pourrait tenir aux Confluences, donc cela voudrait dire une mise en caisse des collections et la disparition partielle du musée. Le lieu actuel est extraordinaire, il ne faut pas qu'il disparaisse ! À mon avis, il y a peut-être une opération immobilière derrière, car ces deux bâtiments sont extrêmement prestigieux. Si nous sommes là, c'est parce que nous voulons que la ville s'implique de façon claire, car pour l'instant rien n'est fait" explique-t-elle avant de reprendre la distribution de l'appel aux Lyonnais, qui précise que la pétition lancée sur internet a recueilli 120 000 signatures.

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