Les street artistes sont de plus en plus nombreux à couvrir les murs de notre ville. Nous avons rencontré l’un d’eux, Don Mateo, professeur dans un collège le jour et graffeur la nuit. Un artiste à suivre, qui nous réserve plein de projets pour la rentrée…
Doué en arts plastiques au lycée, Don Mateo nous avoue avoir passé “plus de temps à crayonner autour de [ses] cours qu’à prendre des notes !” Il grandit avec la culture hip-hop et baigne depuis son enfance dans le monde de l’art.
Sa carrière débute réellement en 2010, où il commence à couvrir les murs de Lyon de ses portraits très réalistes. Cependant, toute sa vie ne tourne pas autour du graff : Don Mateo est également professeur d’art urbain dans un collège de Lyon, et il admet en souriant ne pas avoir parlé de ses “activités” à ses élèves.
Portraitiste
Si son style évolue constamment, la base reste la même : des portraits de personnes qui l’inspirent et l’interpellent, souvent avec une touche d’humour. Il s’arrête à l’intensité d’un regard, à l’émotion dégagée par ses sujets, qui sont anonymes… même s’il a aussi représenté des personnages publics, comme Mandela.
Pour être le plus original possible, il utilise des supports divers : papier, toile, bois, objets de récupération… Ses techniques de prédilection sont le pochoir et le collage. Mais l’artiste ne s’interdit rien et fait selon ses coups de cœur, il est donc très ouvert aux nouveautés.
Ses lieux préférés sont ceux inexploités et difficilement accessibles ; on trouve beaucoup de ses œuvres sur les pentes de la Croix-Rousse. Et si – l’art urbain l’impose – la plupart de ses œuvres sont effacées peu après leur création, certains de ses projets sont voués à une plus longue durée, par exemple cette immense peinture sur le mur d’une cour d’hôtel (photo).
Les motivations de Don Mateo sont nombreuses : la proximité avec le public que permet l’art de rue, qui crée une véritable interaction entre l’artiste et les passants, la mise en danger, les nombreuses possibilités créatives qu’offre l’art urbain.
Un long travail préparatoire à l’atelier
Comme il utilise beaucoup de collages, toute une partie du travail de Don Mateo est réalisée au calme, dans son atelier. Nous avons pu le visiter et voir comment l’artiste travaille. Il utilise en fait des photographies, qu’il décalque sur pochette plastique et agrandit à l’aide d’un vidéo-projecteur. Une fois reproduites sur son mur, il les décalque de nouveau sur papier, peint et découpe, afin d’obtenir un patron. Ce travail, assez long au demeurant, marque donc un gros contraste avec l’adrénaline ressentie lorsqu’il passe à l’action dans la rue.
Dans ses plans pour les prochaines années, Don Mateo aimerait développer l’interaction avec d’autres artistes, comme Big Ben, créer une sorte de “ping-pong artistique” où les graffs se répondraient.
Également prévu : développer son travail dans les galeries, pour pouvoir vivre de son art. Il a réalisé l’expo “Wonderful Wall” sur l’art contre les discriminations, en 2013, rue des Capucins à Lyon. En juin dernier, Don Mateo a exposé à l’atelier de sérigraphie et création textile, toujours à Lyon. Enfin, on peut désormais acheter des T-shirts arborant ses graffs les plus connus.
J'adore ce genre d'artiste qui exprime leurs arts sur des murs mais qui veulent juste exprimer leurs émotions et leurs sentiments. En plus, il est prof des écoles d'arts . Il instruit sans leur confier un art qu'il maitrise