Jean-Jack Queyranne s’attaque aux 100 jours de Laurent Wauquiez

Dans une tribune publiée dans le journal Le Monde intitulée “Laurent Wauquiez ou le populisme de droite à l’épreuve du pouvoir régional”, Jean-Jack Queyranne s’est attaqué aux 100 premiers jours du nouveau président du conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes.

“J’ai laissé entrer le loup dans la bergerie”, écrivait hier dans Le Monde Jean-Jack Queyranne, en citant les propos de Jacques Barrot, ancien ministre et mentor de Laurent Wauquiez. Un "loup" dont il critique les 100 premiers jours à la tête d'un conseil régional qui ne serait plus qu’“un vaisseau fantôme en proie à l’impréparation et à l’incompétence”.

Pour le conseiller régional PS, plus que de réellement œuvrer pour la région, Laurent Wauquiez – qu'il qualifie de "jeune homme pressé" – s'en sert pour son ambition personnelle : "Laurent Wauquiez se sert de la région comme caisse de résonance des signes qu’il envoie au national. Son cabinet ressemble plus à une annexe provinciale du siège des Républicains qu’à un pool de conseillers maîtrisant les enjeux de la région. Le récent débauchage de deux permanents, piliers stratégiques du parti Les Républicains, le directeur des élections et le directeur financier, souligne qu’il prépare une machine de guerre en guettant la chute de Nicolas Sarkozy."

Une ambition nationale qui passe par la "constitution d'une force réactionnaire”, selon Jean-Jack Queyranne : “Il crée une délégation à la “famille”, qui ne relève pas des compétences régionales, après avoir accueilli en bonne place sur ses listes l’égérie lyonnaise de la Manif pour tous et de Sens Commun, Anne Lorne – par ailleurs associée à Charles Millon dans le Terra Nova de droite intitulé Phénix. Il relègue "les partenariats internationaux" derrière "la chasse et la pêche" dans une délégation fourre-tout qu’il confie à un virulent antieuropéen : Philippe Meunier. Ce député est l’auteur d’un tract de campagne qui reprend la rhétorique et l’esthétique du FN : “L’immigration, ça suffit – Hollande, ça suffit – Bruxelles, ça suffit”, que Laurent Wauquiez n’a jamais renié. La triplette Buisson, Zemmour, de Villiers ne s’y trompe pas. Elle fonde ses plus grands espoirs sur le poulain Wauquiez, qui affiche son admiration pour Donald Trump.

En conclusion, c'est d'ailleurs à Charles Millon, l'élu UDF qui s'était allié au Front national aux régionales de 1998, que Jean-Jack Queyranne compare Laurent Wauquiez : "Il veut s’attacher à façonner un bloc de droite et de droite extrême qui aura un poids politique d’autant plus important qu’il épousera les mouvements de l’opinion et les évolutions du ressenti de la société. Ce dessein, c’est celui que Charles Millon, déjà, avait tenté d’accomplir depuis Rhône-Alpes, en 1998."

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