Jean-Jack Queyranne
© Tim Douet

Queyranne tend la main aux écolos et au Front de Gauche

Alors que les dissensions entre le PS et Europe Écologie se manifestent à chaque assemblée plénière de la région, Jean-Jack Queyranne, candidat à sa succession, a pris la plume pour appeler à un grand rassemblement de la gauche dès le premier tour. Mais entre petites phrases assassines et haines recuites, il y a de grandes chances qu'elle reste lettre morte.

Quelques jours après une assemblée plénière où les divisions entre les socialistes et les écologistes qui forment, avec le Front de Gauche, une majorité chancelante, Jean-Jack Queyranne, président PS de la région Rhône-Alpes, a pris la plume pour appeler ses partenaires à une union dès le premier tour pour les élections régionales de décembre prochain. Celui qui est candidat à sa succession appelle Les Verts et les partis composants lde Front de Gauche à se réunir pour bâtir un programme commun et présenter une liste d'union dès le premier tour. Une configuration que Jean-Jack Queyranne n'a jamais connu. En 2004 et en 2010, les écologistes avaient présenté une liste indépendante au premier tour avant de fusionner avec le PS durant l'entre deux tours. Ce scénario que Jean-Jack Queyranne a toujours subi, il préfèrerait ne pas le voir se reproduire en décembre 2015.

Les départementales : la preuve par l'absurde

Par nécessité électorale, le président de la région Rhône-Alpes, investi par le PS il y a quelques jours, souhaite un rassemblement dès le premier tour pour créer une dynamique à même de contrer l'offensive de Laurent Wauquiez, le candidat investi par l'UMP et que les sondages donnent grand favori. Dans son courrier aux partenaires, Jean-Jack Queyranne le formule assez distinctement en faisant des élections départementales la preuve par l'absurde : « la gauche a perdu lorsqu’elle était désunie. Majoritaire en voix dans certains départements, son incapacité à se rassembler s’est avéré un poison mortel (…) La droite dirige désormais 10 des 12 départements de Rhône-Alpes Auvergne. L’extrême droite a réalisé des scores historiques avoisinant les 40% par endroit. Cette situation nous oblige à faire preuve de responsabilité ».

Des négociations mal embarquées

Ce courrier plein de bons sentiments tranche pourtant avec la réalité. Ce même principe de responsabilité, il l'envoyait pourtant façon anathème aux écologistes jeudi dernier lors de l'assemblée plénière du conseil régional où ses partenaires lui avaient tordu le bras. La missive de Jean-Jack Queyranne a beaucoup de chances de rester lettre morte. Les écologistes ont investi, le week-end dernier, Jean-Charles Kohlhaas comme chef de file. Lequel souhaite une alliance au premier tour avec le Front de Gauche mais sans le PS afin de se compter et peut-être de griller la politesse à Jean-Jack Queyranne. Des discussions ont déjà eu lieu entre des élus PS et écologistes de la région mais leurs chances d'aboutir sont minces de l'aveu des deux camps. Surtout que les deux mandats de gouvernance « partagée » ont laissé des cicatrices sans cesse rouvertes au gré des assemblées plénières.

Amish

À titre d'exemple, il y a cinq jours, Jean-Jack Queyranne comparait encore les Verts aux amish de Pensylvannie du 18e siècle. Mais en tendant la main à ses alliés, le président de la région se veut rassembleur et affiche une autre facette : « notre capacité collective, au cours des deux derniers mandats, à diriger les Régions Rhône-Alpes et Auvergne, est une preuve que nous savons, certes débattre, mais aussi trouver des points d’entente, dans l’intérêt de nos concitoyens. Nous pourrons leur présenter un bilan commun de nos actions auquel chacune des formations politiques aura contribué ».

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