Le Grand Débat Lyon Capitale (partie 1 : l’identité régionale)

Lyon Capitale organisait mercredi 6 janvier le premier grand débat autour des élections régionales de mars prochain. Jean-Jack Queyranne (PS), Françoise Grossetête (UMP), Bruno Gollnisch (FN), Philippe Meirieu (Verts) et Elisa Martin (FG) étaient réunis dans l’amphithéâtre de l’université professionnelle René Cassin à Vaise devant plus de 300 invités. Lyoncapitale.fr a résumé pour vous les meilleurs moments du débat.

A l’heure des grandes régions européennes, l’identité rhônalpine est encore floue. Raphaël Ruffier Fossoul, rédacteur en chef de Lyon Capitale, interroge les candidats aux régionales sur l’identité régionale : Rhône-Alpes existe-t-elle ? Quelle est leur vision politique de la région dans vingt ans ? Réponses des candidats :

Françoise Grossetête (UMP)

Rhône-Alpes est une fédération de territoires tous différents, une addition de talents, de savoir-faire. J’ai le sentiment, monsieur Queyranne, que vous avez une vision de Charbonnières : vous imposez un certain nombre de politiques sans tenir compte de la disparité des territoires. En tant que députée européenne, je souhaite que la région soit à l’avant-garde des politiques européennes. Le sommet de l’Europe est en Rhône-Alpes, c'est le Mont-Blanc. He bien moi, je veux qu’elle soit le sommet de l’Europe d’ici à 20 ans“.

Elisa Martin (FG) (lucie)

Rhône-Alpes existe-t-elle ? Je dirais oui, il y a une collectivité qui agit à l’échelle de la région. Mais quant à parler de son identité, je suis plus interrogative car ses territoires sont très divers. Les conditions de vie des citoyens ne sont pas les mêmes selon les territoires, je n’ai pas le sentiment que les citoyens de Rhône-Alpes aient le sentiment d’appartenir à la région, mais ce n’est pas fondamental selon moi. Ma vision à vingt ans de Rhône-Alpes ? Soit le capitalisme continue à s’imposer auquel cas nous connaitrons une accentuation de la crise majeure à laquelle nous sommes confrontés, soit nous parvenons, par l’implication populaire, à une réorganisation de la gauche (…), alors l’avenir sera différent. La première marche à franchir, c’est de clarifier ce point-là“.

Philippe Meirieu (Verts)

Rhône-Alpes, c’est l’image d’un puzzle, avec une grande diversité de climats, de paysages. C’est plus un puzzle qu’un tableau achevé dans lequel les pièces ne s’encastrent pas bien, avec des pièces plus pauvres que d’autres, menacées avec la vallée de la chimie, avec des zones agricoles grignotées par le bitume ; un puzzle qui n’a pas encore trouvé sa cohérence politique. Dans 20 ans, s’il y a encore une élection, je souhaiterais qu’il n’y ait que 4 ou 5 % d’abstention et que les Rhônalpins soient convaincus que c’est bien leur affaire“.

Jean-Jack Queyranne (PS)

Rhône-Alpes est une grande région européenne, nous avons la taille de la Suisse, nous sommes plus nombreux que dix pays européens, nous sommes la première région industrielle de France et fortement ouverte à l’exportation. Il manque cependant une région plus forte. Quand je compare Rhône-Alpes à d’autres régions avec qui nous avons noué des relations, je me rends compte que nous sommes loin d’avoir le même poids. La Catalogne a 37 milliards d’euros de budget, Rhône-Alpes seulement 2,4 milliards. Transformer l’organisation de nos régions et leur donner une taille européenne, c’est le problème d’aujourd'hui et de demain. Nous avons souffert de la centralisation“.

Je réponds à Mme Grossetête, je ne gouverne pas depuis Charbonnières. Nous avons fait des contrats de développement avec les TER pour répondre à la diversité des territoires. Rhône-Alpes est une terre d’innovations : beaucoup ont été réalisées chez nous que j’ai envie de soutenir. Rhône-Alpes est aussi une terre de résistance, avec un esprit pragmatique, raisonné, qui a le sens du compromis, c’est ce qui fait la force de notre région. Et pour cela, il faut s’appuyer sur une région citoyenne“.

Bruno Gollnisch (FN)

La vision de monsieur Queyranne est un peu idyllique, c’est facile de dire que Rhône-Alpes a une identité mais Meirieu et Martin ont raison d’être sceptiques. Il y a un enchevêtrement terrible des niveaux d’administration en France. Personne n’y comprend plus rien. L’Alsace, la Bretagne ont une forte identité, qui n’existe pas en Rhône-Alpes. S’il fallait faire appel à un redécoupage du territoire, je pourrais restaurer le département de Rhône et Loire, une région du sillon rhôdanien, une région Dauphiné et la Savoie. Je crois que ce concept ancien est en fait moderne. Mr Besson a déclaré le 6 janvier qu’il n’y avait pas de peuple français, je trouve cela atterrant“.

Lire aussi :
Le Grand Débat Lyon Capitale (partie 2 : l'environnement et les transports)
Le Grand Débat Lyon Capitale (partie 3 : le développement économique)
Le Grand Débat Lyon Capitale (partie 4 : la campagne électorale)

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