Squatt Rom 02© tim douet
@ Tim Douet

Un immeuble réquisitionné par l'association "Demeurant partout" à Lyon 7e

Les soutiens se multiplient depuis jeudi et l'annonce par l'association "Demeurant partout" de la réquisition d'un immeuble à lyon 7e, au 63 rue Montesquieu, tout près du jardin d'Amaranthes. Le Grand Lyon va engager une procédure d'expulsion.

Après l'association CLASSE qui scolarise les enfants de Roms jeudi, c'est l'antenne locale de la fondation Abbé Pierre qui s'est dit "solidaire de l'occupation de ce bâtiment vide" vendredi. Toutes deux étaient présentes, en la personne de leur représentants locaux, jeudi sur place à 15h30. Agglutinés sous les fenêtres du 63 rue Montesquieu au moment où la police est venue constatée l'occupation.

Demeurant partout avait pris soin de laisser passer le délai de flagrance, deux ou trois jours d'occupation préalable selon la loi, qui interdise ensuite à la police d'expulser les occupants de "leur logement" sans décision de justice. Une fois ce délai passé, les militants de Demeurant partout ont donc affiché jeudi, une banderole revendicative sur la façade de l'immeuble (voir photo) et prévenu la police.

La police a négocié en vain

Deux fonctionnaires de Police se sont présentés à 15h30 jeudi. Ils n'ont pu que constater l'occupation par les militants, une petite dizaine, présents dans l'immeuble au moment de leur arrivée.

"L'immeuble appartient au Grand Lyon, explique Alice de l'association Demeurant partout. Des travaux sont prévus cet hiver. Mais d'ici là, nous souhaitons y héberger des familles avec enfants, des Roms de Roumanie expulsés à la fin du plan froid cet hiver et qui sont revenues depuis à Lyon. Ils dorment dehors dans des jardins publics ….".

Gilberte Renard, figure emblématique du droit au logement confirme : "Plusieurs petits squats ont été expulsés récemment dans le Grand Lyon, mettant des familles à la rue sans solution de relogement. Les enfants étaient scolarisés cet hiver, les familles ont été expulsées, mais elles sont revenues. Face à l'absence de réactions des pouvoirs publics, nous ne voyons qu'une solution : la réquisition".

Le squat "n'est pas une fin en soi" affirme Alice de Demeurant partout. "Cela nous permet simplement d'obtenir un délai, nous demandons des solutions de relogement pour ces familles".

Le Grand Lyon va engager une procédure d'expulsion

Le Grand Lyon contacté sur le sujet a pris acte de l'occupation, s'apprête à saisir le tribunal administratif afin d'engager une procédure d'expulsion.

Olivier Brachet ancien président de Forum réfugiés et vice-président du Grand Lyon délégué au logement social rappelle que le problème de l'hébergement d'urgence ne relève pas de la compétence de la communauté urbaine, mais bien de celle de l'Etat, à travers le dispositif du 115. Il précise par ailleurs que le bâtiment squatté à vocation à devenir un immeuble d'habitat social dans le cadre de la loi SRU.

Il termine "comprenez bien que si le préfet donnait des droits sociaux aux Roms, le Grand Lyon ouvrirait ses logements sociaux aux Roms comme il l'a toujours fait. Mais ce n'est pas la règle actuellement en Europe...".

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