Près de 500 sympathisants du Bloc identitaire d’un côté et environ 1000 représentants de gauche et d’extrême gauche de l’autre ont occupé les rues de Lyon ce samedi. Heureusement, les uns et les autres ne se sont pas rencontrés et aucun affrontement n'a eu lieu durant le rassemblement de St-Jean ou la manifestation de la Presqu'Ile. En revanche, une fois ces événements terminés, des incidents ont éclaté. La police a procédé à neuf interpellations. Récit d’un après-midi sous tension.
L'extrême droite se savait dans le viseur des autorités, alors qu'elle organisait un "rassemblement pour la liberté" ce samedi, place St-Jean. Le Préfet Jean-François Carenco avait rencontré les militants du Bloc Identitaire mercredi dernier, leur signifiant sa volonté de sanctionner tout militant qui porterait un masque de cochon ou scandant un slogan anti-islam. Le rassemblement fut bien cadré, à St-Jean. Mais une fois dispersés, certains éléments sont devenus semble-t-il incontrôlables. La police a procédé à neuf interpellations, ce qui parait peu au regard de l'important dispositif mis en place - trois cents agents de la paix.
Plusieurs interpellations ont été eu lieu alors que les militants d'extrême gauche et d'extrême droite tentaient de s'affronter sur le pont de la Feuillée, entre St-Jean et les Terreaux. Deux Lyonnais d'extrême gauche ont alors été arrêtés, à à l'angle du pont et du quai St-Vincent. Ils possédaient une bombe lacrymogène, un mousqueton et une canne antivol. Au même instant, la police a interpellé trois militants d'extrême droite, sur le quai Pêcherie. Un Suisse de 22 ans venait d'asperger de gaz lacrymogène les agents de la paix. Les deux autres, âgés de 21 et 25 ans et originaires de l'Ile-de-France et du Nord, portaient des ceintures confectionnées avec des chaînes de motocyclettes.
A la même heure, sur le pont Morand, des éléments des deux mobilisations sont aussi entrés en contact. Une quinzaine de personnes ont frappé un jeune homme. Notre journaliste présent sur place a vu la victime avec le visage en sang. Il a aussi pu constater que trois établissements du Vieux Lyon ont été attaqués. Mais la police n'a identifié qu'un restaurant de kebab à la vitrine brisée qui a porté plainte. Du mobilier de terrasse a été renversé en divers endroits.
En soirée, un bar des Pentes a été attaqué par un groupe de skinheads. Il s'agit du Phoebus, situé au 22 rue Pouteau. Des néo-nazis ont entonné des chants hitlériens et ont agressé les personnes à l'entrée. Ils ont projeté des chaises sur les vitres. Ils ont réussi à pénétrer à l'intérieur de l'établissement et ont renversé plusieurs éléments de cuisine.
Peu avant ces faits, près de 500 personnes avaient bravé la pluie, venues de différentes régions de France et même au-delà. Des membres de l’English Defence League, un des principaux mouvements de lutte contre l’islamisation en Europe, étaient présents. "Ils prennent la parole pour la première fois en France", se félicite Fabrice Robert (photo), président du Bloc Identitaire.
"On n’empêchera jamais un identitaire de défendre sa terre"
Si les identitaires sont présents pour "dénoncer le développement du halal" qui est, selon eux, "la conséquence de l’immigration de masse", c’est surtout la liberté d’expression qu'ils invoquent. "On nous interdit de parler sur certains sujets. Nous ne sommes pas anti-musulmans mais en Europe, l’Islam n’a pas sa place", s’exclame Romain, manifestant toulousain. A visages découverts, ils assument leur engagement. "On n’empêchera jamais un identitaire de défendre sa terre", martèle Jean-David Catin du Bloc Identitaire.
Sur le podium de la Place Saint-Jean, Arnaud Gouillon, qui se proclame candidat identitaire à la présidentielle 2012, prend le micro : "Le multiculturalisme appelle le "multiracisme" et réduit la liberté d’expression". Pour les Jeunes Identitaires, il n’existe "aucun modèle de réussite de société multiculturelle". Il faut noter que les masques porcins ont été laissés au vestiaire. Seuls des ballons roses évoquaient la couleur des cochons. Le Préfet avait interdit la "marche des cochons" initialement prévue.
"Lyon ne leur appartient pas"
Partis et syndicats de gauche avaient eux-aussi mobilisé, lançant au même moment place des Terreaux une contre-manifestation. Le cortège est parti en direction de la place Bellecour, avec un millier de membres. "Lyon est en train de devenir un laboratoire de l’extrême droite", s’inquiète le Collectif 69. "On est dans la rue pour ne pas la leur laisser", renchérit Camille Lopez, porte-parole des Jeunes Écologistes de Lyon. "Lyon ne leur appartient pas", complète la CGT. Plusieurs manifestants avaient le visage dissimulés par des lunettes et des foulards, sans que la police n'intervienne.
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Samedi soir, après leur pogrom contre les kebabs du vieux lyon les nervis participant au rassemblement identitaire se sont livrés dans les pentes de la Croix-rousse à de multiple ratonnades, attaquant les lieux alternatifs, le bar le pheobus, et surtout de nombreuses personnes, souvent au hasard. Selon nos sources près d’une dizaines de personnes sont encore hospitalisées suite à ces violences, certaines dans un état grave.
http://www.lepost.fr/article/2011/05/14/2494827_a-lyon-identitaires-et-antifascistes-sous-la-pluie_1_0_1.htmlN'est ce pas maximiser l'importance de boneheads saoulards ? Il faut quand même retenir qu'il y avait 3 fois plus de monde à la manif antifa qu'à celle des identitaires. Et cela est la grande victoire des lyonnais face à la violence des identitaires. Même si je suis triste d'apprendre les dérives qui ont eut lieu en bas des pentes hier soir.Cela dit pas de bagarre générale dégénérant à l'émeute, on peut ne pas apprécier la surprésence policière, le tampon a été efficace.Les 4 arrestations concernent des militants de gauche et non des identitaires ?
Ha ben mince. Grâce à LyonCap je viens d'apprendre que le PS et la CGT était d'extrême gauche !!
Bof... Des poings levés (comme les camarades...), des drapeaux : lyonnais et français. Quoi en somme de honteux ? Défendre une identité ? Les autres le font bien, pourquoi pas ceux-là ?
mais biensur dazibao: - des saluts nazis - des commerces dévastés - des passants agressés'quoi de honteux?' vous demandez vous... les casseurs et les racailles ne sont apparemment pas là ou les identitaires le disent mais bien dans leurs propres rangs. (voir lien)
La façade 'respectable' que tentaient de se bâtir ceux qui se nomment 'Identitaires' a volé en éclats. Une stratégie 'attrape-tout', dans la ligne de cette droite qui ne supporte plus d'être nommée 'extrème', tentant de rassembler sur des thèmes 'fédérateurs' : 'laïcité', 'féminisme', 'identité' et même 'lutte conte l'homophobie'.. et qui vire en rassemblement de skinheads faisant le salut nazi et commettant une mini 'Nuit de Cristal' contre un kebab du Vieux Lyon..Après moultes tergiversation et relookage du défilé en une 'journée de la liberté d'expression', c'est malheureusement un visage trop connu et pas très nouveau qu'a montré l'extrème-droite française, xénophobie et violence..Mais peut-être est-ce là le coeur de son identité ?
'- des commerces dévastés, - des passants agressés'N'avons-nous pas connu cela également au cours du mois d'Octobre 2010 ? Et ce n'était pas les Identitaires, les auteurs de ces méfaits.
Quelle analyse tirer maintenant de ce type d'évènements ?Que la mouvance autoproclamée 'identitaire', a du mal à recruter au-delà de ses propres rangs. Que malgré un discours ampoulé tendant à maquiller un appel agressif à la xénophobie, les troupes mobilisées, elles, ne font guère dans la diplomatie, que les termes employés : 'l'islamisation de la société' renvoient à 'l'enjuivement de la France' que répétaient sans doute au cours des défilés semblables leurs parents et grands parents..Pour résumer : l'extrème droite fascisante reste fidèle à ses traditions..
@dazibao: des magasins dévastés à l'automne: oui. des passants agressés? je n'ai lu de tel.mais à cette époque, je crois me souvenir que les identitaires avaient manifesté pour dénoncer le cassage de commerces. mais qu'ont ils fait samedi sinon la même chose? ou est la cohérence dans ce discours? les identitaires se permettent ce qu'ils reprochent aux autres. mais ils ajoutent en plus les agressions physiques, l'appel à la haine raciale et l'apologie du nazisme.vous pouvez noter que sur le chemin des contre-manifestants, aucune dégradation n'a été commise et aucune personne n'a été agressée. samedi le danger était bien sur la rive droite de la Saône, chez les identitaires, pas ailleurs.
Bof, entre la racaille et les extrémistes de gauche ou de droite, il n'y a pas de différence... Ils ne sont que mépris et violence contre l'autre, celui qui est différent d'eux ! Ils ne valent pas mieux les uns que les autres !
En tout cas les identitaires ont reussi leur coup de pub, grâce aussi il bien le dire au collectif vigilance69, leur manif a fait le buzz dans toute la presse nationale.
@Fred: tout à fait d'accord avec vous!
Helas comme le dis le pseudo 'fred', si le collectif 69 n'avait pas fait une contre-manifestation, la presse n'aurait quasiement pas parlé de ce regroupement et il serait resté qu'au niveau de la presse régionale qu'un petit regroupement d'individus. Au lieu de ça, la contre manifestation a fait monter la sauce tout les jours precedents, et au final, les identitaires ont fait parler d'eux dans toute la presse nationale, se faisant un sacré coup de pub pour leur mouvement et leur revendications.
en même temps, je suis pas certain que laisser le nazisme et la xénophobie en général parader tranquillement sans rien dire soit la bonne solution. je sais bien que la passivité béate, tant qu'on n'est pas personnellement touché, est de mise de nos jours. mais ce mode de pensée conduit à des agressions en public en plein jour sans que personne n'intervienne par exemple. c'est ça la société que vous souhaitez?