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Rue Garibaldi : réduire la place de l'auto (mais pas trop)

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Du bilan de la concertation découlent plusieurs arbitrages. Comme la décision de limiter la circulation à trois voies, de supprimer les contre-allées et de combler toutes les trémies.

Humaniser la Part-Dieu, réconcilier le centre-ville avec son quartier d'affaire et faire tomber la dernière autoroute urbaine de Lyon. C'est un peu tout cela le réaménagement de la rue Garibaldi.
Les élus communautaires ont adopté ce lundi le bilan de la concertation, après la tenue de deux réunions d'information et de 14 ateliers thématiques. Les grandes lignes du projet sont connues : le passage en 3 voies automobiles, le comblement des trémies, la création d'une piste cyclable en double sens et le lancement du chantier par tranches. Les premiers coups de pelles seront donnés mi 2012, entre la rue Vauban et la rue du docteur Bouchut. Le chantier va s'élever à 67 millions d'euros, dont 30 lors de ce mandat.

Des feux tricolores tous les 70 mètres

Ce projet vise à redimensionner la rue Garibaldi qui compte jusqu'à cinq voies de circulation. Après travaux, elle ne disposera plus que trois voies, ponctuées de tourne à droit et tourne à gauche. "Il y aura un feu tricolore tous les 70 mètres", précise un technicien en charge du dossier. De part et d'autre de la route, se dresse un double alignement d'arbres, bordés de trottoirs larges d'au moins trois mètres. "Nous allons améliorer les liaisons est/ouest et mettre fin à la coupure actuelle", explique Pierre Abadie, vice-président en charge de la voirie et de l'accessibilité. Les espaces verts actuels, à peine visibles, seront valorisés. Les parvis de la piscine Garibaldi, de l'Auditorium et des halles Bocuse vont être agrandis. Disparaissent la passerelle piétone et la station-service.

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Faut-il sauver les trémies ?

Les participants aux ateliers et réunions publiques ont exprimé leur soutien aux objectifs. "De nombreux avis se sont exprimés sur le caractère désagréable de la rue, sur le manque de qualité de vie à ses abords, sur l'effet de coupure entre l'est et l'ouest et enfin sur le peu de place accordée aux modes de déplacements autres que la voiture", relève le rapport. Rares sont ceux qui ont demandé le statu quo, même si 350 pétitionnaires souhaitent conserver la trémie Lafayette. Pourtant, les techniciens remarquent que celle-ci n'est empruntée que par 15.000 automobilistes par jour, alors que les autres, plus au sud, accueillent un flux de 30.000 voitures par jour. Le Modem suggère d'utiliser ces trémies comme parkings souterrains ou réceptacles à eau de pluie.

A l'inverse, les écologistes ont demandé en vain le passage en deux voies automobiles. Mais les simulations réalisées par un cabinet estiment que cette option générerait des bouchons en cascades dans le quartier. Certains ont même suggéré la réalisation d'un tunnel routier, afin de réduire encore plus les voiries en surface. Mais cette solution préconisée par Nicole Chevassus (divers droite) se heurte à des coûts importants. Et la communauté urbaine objecte que la fonction de cet axe servant surtout à un trafic d'échange à l'intérieur du quartier, cet ouvrage ne serait que faiblement utilisé, sauf à prévoir plusieurs entrées et sorties.

Un couloir de bus plutôt que des contre-allées

La concertation a surtout abouti à une décision concernant la rive Est de la rue Garibaldi. Le maintien d'une contre-allée routière, dans un flux sud-nord, a été écarté. Ce sera finalement un site propre de transport en commun à double sens qui a été retenu, de la rue Vauban à la rue des Rancy. Il pourrait être emprunté par les lignes 4, 13, 36, 41 et 47. Pour la portion plus étroite, entre la rue des Rancy et la rue d'Arménie, les bus s'inséreront dans le trafic auto dans le sens nord-sud.

Voilà qui modifiera l'accès au quartier. Or les 8000 emplois et 2500 habitants supplémentaires attendus à moyen terme vont générer une augmentation d'un quart du nombre de déplacements aux heures de pointe. Une partie peut être captée par les transports en commun et les modes doux. Mais au final 600 véhicules de plus vont affluer chaque heure dans ce secteur. Ces projections, assorties de restrictions de voiries, peuvent-elles conduire à une asphyxie routière ? L'enquête publique, réalisée l'été prochain, donnera des éléments de réponse.

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