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Concert : FFF, le fonck et la forme

Séparés sans l’avoir jamais vraiment dit il y a presque vingt-cinq ans, reformés plusieurs fois mais sans aucune production discographique, le porte-flingue des années fusion du rock français a publié l’automne dernier I Scream, son cinquième album mais le premier au XXIe siècle. Et remontent sur scène avec une rage intacte et une forme impressionnante.

On pourrait appeler cela quelque chose comme le syndrome Hibernatus. Vous vous endormez, ou vous quittez un endroit – c’est un peu pareil – à une date précise, et quand vous vous réveillez, vous ne reconnaissez rien du monde, tout a changé et vous vous retrouvez comme catapulté dans un univers que vous ne pensiez pas connaître, sorte de Candide temporel en violent jet-lag, vous êtes chez vous mais tout vous est étranger et vous êtes étranger à tout. C’est à peu près ce que ressentent aujourd’hui les quatre membres de FFF, eux qui ont mis un stop, ou plutôt une parenthèse garnie de points de suspension à une carrière solide quelque part à l’aube d’un XXIe siècle dans lequel le monde n’est pas encore tout à fait entré, le 11 septembre 2001 n’ayant pas encore eu lieu, c’est dire si ça remonte à loin.

Le groupe entame son existence officielle dix ans plus tôt en 1990, au moment où le rock opère l’un de ses éternels et sempiternels retours. En réalité, il existe depuis 1987 lorsque Marco Prince et Nicolas Baby s’acoquinent musicalement, vite rejoints par un guitariste du nom de Yarol Poupaud. À l’époque, Prince est déjà l’une des figures du petit milieu parisien puisqu’il opère comme DJ au Palace, haut lieu de l’exubérance showbiz parisienne des années 80, mais il est également tromboniste classique et a tâté du chant lyrique. Yarol Poupaud est issu lui de l’intelligentsia culturelle (père journaliste, mère productrice et réalisatrice, frère, Melvil, futur acteur).

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