Plutôt que de transpirer sur les routes, vous pouvez encore ce week-end partir en Asie du Sud-Est sans aggraver votre empreinte carbone (au musée d’Art contemporain) ou vous prélasser sans insectes importuns dans les jardins d’Antoine Catala et du musée de l’Imprimerie.
Singapour l’émergente
Dans une volonté affichée depuis plusieurs années de mettre en lumière les nouvelles scènes artistiques, le MAC accueille pour quelques jours encore (après la Chine, l’Inde et le Brésil) des artistes du sud-est de l’Asie.
Nouvel eldorado de l’art contemporain, Singapour, qui connaît un énorme boom culturel, est le symbole de cette dynamique artistique. “Open Sea” présente donc un échantillon d’œuvres de moins de 30 ans piochées dans les collections du Singapore Art Museum et des biennales singapouriennes, qui permet de découvrir les nombreuses cultures et les mythes traversant cette région, à travers divers médiums et sujets (économique, social, politique, etc.).
On trouve dans l’exposition du MAC évidemment de belles pièces comme la vidéo subaquatique de Nguyen-Hatsushiba, ou humoristiques comme l’autoshamanisme d’Angie Seah. On passera un peu plus vite devant des œuvres spectaculaires et formatées pour les musées en grand nombre, prenant parfois le pli de ce que l’Occident a produit de plus moyen en matière d’art.
Jardin artificiel
L’artiste français Antoine Catala, dont on avait remarqué le travail lors de la dernière Biennale d’art contemporain avec ses installations automatisées, non dénuées d’humour et de poésie, a investi tout le dernier étage du MAC, recréant un jardin artificiel avec ses mini-mares, ses plantes et gazon en plastique, le tout rythmé par de faux rochers, écrans et encarts à pictogrammes.
On apprend qu’il s’agit d’un langage créé pour communiquer avec des enfants non verbaux. On apprend aussi que l’œuvre a été produite et acquise par le musée, qui n’a pas vraiment eu le nez creux dans cette affaire, la forme-environnement et les jeux lumineux et chromatiques de l’installation n’apportant rien que d’anecdotique au fond.
Jardin imprimé
À l’occasion du congrès mondial Lyon Roses 2015 fin mai, les musées lyonnais se sont fait le terreau fertile d’expositions sur le sujet floral. Rue de la Poulaillerie, le sujet est élargi à la botanique. Visible jusqu’au 12 juillet, “Le jardin des imprimeurs” articule ouvrages historiques issus de la collection du musée, lithographies, herbiers, modèles d’étude agrandis qui permettent de remonter l’histoire de la botanique et de sa transmission, notamment par le livre. Passionnant de bout en bout. Y sont évoqués autant la science, la médecine, l’agriculture et l’horticulture que l’art et la gastronomie.