MArine Le Pen
©Tim Douet

Prières de rue : Marine Le Pen dénonce “une véritable persécution”

La présidente du Front national a quitté le tribunal correctionnel de Lyon vers 15h30 ce mardi, où son procès pour “incitation à la haine” se poursuit.

Sortie d'audience mouvementée pour Marine Le Pen ce mardi à Lyon. Militants antiracisme et frontistes ont échangé quelques mots fleuris alors que la numéro un du FN répondait aux journalistes avant de quitter le tribunal correctionnel. Elle y comparaissait pour des propos prononcés en décembre 2010 à l'occasion d'une réunion publique dans la salle du pavillon du parc de la Tête-d’Or. Alors en campagne pour la présidence du parti face au Lyonnais Bruno Gollnisch, Marine Le Pen avait comparé les prières de rue des personnes de confession musulmane à l'Occupation nazie.

“Une figure de style”

"Je suis désolée, mais pour ceux qui aiment beaucoup parler de la Seconde Guerre mondiale, s’il s’agit de parler d’Occupation, on pourrait en parler, pour le coup, parce que ça c’est une occupation du territoire", avait lancé Marine Le Pen. Devant le tribunal, ce mardi, la présidente du parti frontiste a justifié cette déclaration comme une pique à l'intention de Bruno Gollnisch, évoquant "une figure de style de meeting".

Jugée pour "incitation à la haine", celle qui a contribué à bannir son père du parti pour ses déclarations polémiques s'est défendue de toute stigmatisation en arguant que "les prieurs de rue, ça n'est pas une race, une ethnie ou une religion, c'est un comportement". Devant les journalistes, elle a par ailleurs nié toute référence directe à l'Occupation nazie, parlant d’“occupation avec un petit o”.

“Ils ne me feront pas taire”

Le procès se poursuit donc sans Marine Le Pen, qui a quitté le tribunal pour une réunion. À sa sortie, la présidente du Front national a expliqué aux médias, venus nombreux, qu'elle n'avait fait que "dénoncer des comportements qui sont contraires à la laïcité", estimant qu'il est "malheureux de devoir le faire devant des tribunaux". Marine Le Pen a ensuite fustigé "les associations ultra subventionnées" qui se sont constituées partie civile pour la "traîner devant les tribunaux". Des associations que la présidente du parti frontiste a qualifié de "bras armé de l'Etat".

"Il ne me feront pas taire", a lancé Marine Le Pen, qui avait dénoncé à son arrivée au tribunal la temporalité de ce procès. "Il ne vous étonne pas, ce calendrier ? Nous sommes à un mois d’une élection régionale alors que cette affaire a cinq ans !" s'est-elle indignée. Celle qui briguera la présidence de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie s'en est ensuite directement prise à la garde des Sceaux. "Mme Taubira a décidé de mener à notre encontre une véritable persécution judiciaire, probablement parce que sur le plan politique elle n’arrive pas à démontrer les bienfaits de sa politique", a accusé Marine Le Pen.

Marine Le Pen encourt une peine d’un an d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende. En fin d'après-midi, le parquet a finalement requis la relaxe de la chef de file frontiste, estimant que cette dernière ne parlait pas "de toute la communauté" musulmane mais seulement "d’un certain nombre de personnes".

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