Votre enfant a des difficultés au collège : comment l’aider ?

En ce début de deuxième trimestre, il n’est pas trop tard pour qu’un élève réussisse son année scolaire. Les conseils pratiques de Lyon Capitale pour s’en sortir au collège.

Votre enfant ne lit pas bien : encouragez toutes les formes de lecture

Il n’est pas rare qu’au collège certains élèves aient encore des difficultés en lecture. Cela leur porte bien évidemment préjudice en français, où régulièrement des livres sont à lire à la maison, avec à la clé fiches de lecture, résumé du livre, questions de compréhension... Mais les lacunes en lecture pénalisent l’enfant dans beaucoup d’autres matières, l’histoire par exemple.

“Les problèmes que l’on rencontre sont de plusieurs ordres, explique une professeure de français d’un collège lyonnais. L’enfant lit très lentement, ce qui fait qu’au bout d’un moment sa lecture l’ennuie. Certains déchiffrent très bien mais ne comprennent pas ce qu’ils lisent, notamment lorsque le texte est long. D’autres encore n’ont aucun goût pour la lecture, bien souvent synonyme d’échec. Si l’accompagnement pédagogique proposé aux élèves, de la 6e à la 4e, les plus en difficulté (…) ne suffit pas, il faut envisager un bilan orthophonique qui aiguillera vers une aide adaptée. Parfois, ce bilan révèle qu’il n’y a aucun souci particulier, l’enfant n’a tout simplement aucune habitude de lire. On ne peut que recommander aux parents d’encourager chez leur enfant toute forme de lecture, du livre au magazine, en passant par la recette de cuisine.”

Enfin, “attention à la théorie génétique du style “Moi aussi j’étais nul en lecture !” L’enfant a besoin d’être encouragé, pas enfermé dans un schéma familial”.

Il bâcle ses devoirs : soyez présent

Votre enfant est entré au collège cette année, et vous pensez que c’est le bon moment pour le laisser gérer ses devoirs en totale autonomie. Pourtant, face à un travail scolaire plus soutenu, réclamant davantage de recherche et d’analyse, l’enfant livré à lui-même peut éprouver certaines difficultés. Le travail risque d’être fait à la va-vite, au dernier moment, dans de mauvaises conditions...

“L’autonomie, ça s’apprend, rappelle la professeure. En 6e et en 5e, les enfants sont encore petits. Il faut leur apprendre à travailler tout seuls. Et ne pas hésiter à contrôler régulièrement que les devoirs sont faits. Ce n’est véritablement qu’à partir de la 4e ou de la 3e que l’enfant sera apte à gérer entièrement seul ses devoirs.”

N’hésitez pas à lui rappeler l’intérêt des devoirs : ils permettent de mémoriser et d’assimiler le travail fait en classe. Ensuite, veillez à ce que votre enfant ait un cadre propice pour bien travailler : un bureau dégagé, de la place pour ranger son matériel de cours, du calme... Enfin, donnez-lui un petit coup de pouce dans son organisation hebdomadaire.

Incitez-le à anticiper et à prendre de l’avance dans son travail. Définissez ensemble les créneaux qu’il consacrera à ses devoirs, afin qu’il y ait aussi une place pour les loisirs, les copains et la famille. Cette présence rassurante a un autre atout : elle démontre l’intérêt que vous portez au travail de votre enfant. Il n’y a pas mieux pour le motiver !

Les leçons ne sont pas sues : aidez-le à apprendre

Au collège, on réclame bien souvent du par cœur. L’enfant pense, à tort, qu’il lui suffit de lire deux ou trois fois de suite sa leçon pour la savoir.

“Si les leçons ne sont pas sues, alors il faut aider l’enfant à apprendre, conseille la professeure de français. La première des choses à faire est de s’assurer avec lui que la leçon est bien comprise. Ensuite, à chacun sa méthode : certains préfèrent réciter leur leçon à voix haute, d’autre par écrit. Attention ! La mémoire a besoin d’être réactivée. D’où l’intérêt de réviser sa leçon en plusieurs fois. Une leçon apprise la veille de l’évaluation risque en effet de ne pas être intégrée durablement. Enfin, ne vous privez pas de lui faire réciter de temps en temps ses leçons. Non seulement cela valorise l’enfant, mais cela permet aussi de bien valider ses connaissances.”

Il a trop de cours de soutien…

À la recherche de l’excellence ou guidés par la peur de l’échec, de plus en plus de parents multiplient les cours de soutien privés pour leur enfant. S’ils rassurent les parents, ces cours peuvent avoir des effets pervers.

L’avis de la professeure : “Donnés de manière ponctuelle, ces cours se justifient lorsqu’il s’agit de résoudre une difficulté particulière de l’enfant. Mais, à la longue, l’enfant finit par se laisser assister. Il n’est plus acteur de ses apprentissages. Sans oublier que ces cours peuvent représenter une réelle surcharge dans l’emploi du temps de l’enfant, qui ne trouve même plus le temps de faire ses devoirs !”

Il a un problème avec un professeur : dialoguez

Il a l’impression que son professeur l’a pris en grippe, il le trouve injuste ou trop sévère, sa manière d’enseigner ne lui convient pas... Avant tout, essayez d’instaurer un dialogue avec votre enfant, pour comprendre ce qui se passe vraiment. Est-il le seul à se plaindre, les autres élèves pensent-ils comme lui ?

En la matière, la professeure de collège recommande une solution simple : “Il faut prendre rendez-vous avec le professeur concerné, le plus rapidement possible. Il ne faut surtout pas laisser la situation s’envenimer. Un rendez-vous, en présence de l’enfant bien sûr, suffit généralement à désamorcer le problème et à recréer le dialogue. Bien souvent, on se rend compte que l’enfant se fait des idées, car il met trop d’affectif dans sa relation avec son professeur.”

Par ailleurs, prenons garde à notre comportement : si nous avons la critique facile à l’encontre des professeurs et du collège en général, ne nous étonnons pas que notre enfant perde confiance en ses enseignants.

Il manque de sommeil : surveillez l’heure de coucher… et les écrans

“On voit des enfants de 4e ou de 3e très fatigués car il ont regardé la télévision ou utilisé l’ordinateur tard le soir. D’autres encore cumulent plusieurs options au collège et se retrouvent avec 40 heures de cours par semaine, tout en multipliant les activités extrascolaires”, déplore la professeure de français. Un programme surchargé fatigue l’enfant et lui laisse peu de temps pour décompresser, voire s’ennuyer.

Quand on sait qu’un enfant fatigué a du mal à rester concentré, il est primordial d’être vigilant sur le sommeil. On estime qu’en moyenne un enfant de 10 à 12 ans doit dormir 10 heures par nuit, et 9 heures jusqu’à la fin de l’adolescence. Veillez aussi à ce que l’heure du coucher soit régulière, sans activité excitante auparavant.

Bon à savoir : plus un enfant aura regardé la télévision, plus il aura de mal à s’endormir...

Lire aussi : Les nuits de nos enfants sont trop courtes

Il est accro aux écrans : parlez-en

Il n’y a rien à faire, dès son retour de l’école, le voilà scotché aux écrans : télévision, console de jeu, ordinateur, smartphone... Pendant ce temps, les devoirs ne sont pas faits.

“On reconnaît les enfants qui passent trop de temps devant leurs écrans : énervés, mine défraîchie, ils ne savent parler de rien d’autre que de leur dernier jeu en ligne. Mais ce qui fait le plus de ravages, ce sont les réseaux sociaux”, déplore la professeure de français.

Les enfants sont happés par ces réseaux, qui les rendent dépendants. Pis, ils n’ont pas le recul nécessaire pour comprendre ce que l’on peut y faire ou pas. Résultat : ils peuvent se faire beaucoup de mal entre eux, avec des effets démultipliés.

“Récemment, une élève ne voulait plus venir au collège, raconte la professeure. On s’est rendu compte qu’elle avait été la cible de moqueries sur Facebook. Elle se sentait la risée de tous les élèves.” Quelles sont les recommandations de base ? N’installez ni la télévision ni l’ordinateur dans la chambre de votre enfant. L’ordinateur doit être dans un lieu de passage, par exemple le salon, où vous pourrez jeter de temps à autre un coup d’œil à ce qu’il fait. Limitez le temps d’écran. Enfin, expliquez à votre enfant les précautions d’usage concernant Internet et les réseaux sociaux : on ne dit pas tout, on ne livre pas d’informations personnelles, on paramètre son profil, attention aux photos que l’on met en ligne, etc.

Encore une fois, beaucoup de problèmes peuvent être résolus par le dialogue. Incitez votre enfant à vous raconter sa journée de classe : les cours, mais aussi les copains, la cantine... Regardez régulièrement son carnet de correspondance, riche en enseignements. Et restez vigilant. Aucun changement de comportement (sommeil, alimentation, rejet de l’école…) ne doit être pris à la légère.

Cet article est paru dans Lyon Capitale-le mensuel n°707.

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