Pour le maire PS de Villeurbanne, la démission de Christiane Taubira du gouvernement est à l’image de la femme qu’elle est : fière et flamboyante.
Jean-Paul Bret ne cache pas avoir été séduit par les qualités oratoires de l'ex-ministre de la Justice, Christiane Taubira. Pendant le gouvernement de Lionel Jospin, entre 1997 et 2002, il avait brièvement connu l'ancienne ministre dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale : "son aisance dans la langue française, c'est une certaine flamboyance qu'on ne retrouve pas beaucoup aujourd'hui au niveau de la politique."
Peu surpris par la décision de Christiane Taubira de remettre sa démission au gouvernement ce matin, le maire de Villeurbanne rappelle qu'elle avait déjà évoqué son départ suite à son désaccord sur la déchéance de nationalité pour les binationaux, une opinion qu'il partage par ailleurs.
Le paradoxe de Manuel Valls
Le maire de Villeurbanne est en revanche plus critique sur la manière dont le Premier ministre, Manuel Valls, a fonctionné dans l'affaire : "Valls annonce aujourd'hui que la déchéance de nationalité ne va plus être dans les textes ni de la Constitution ni de la loi. Sous réserve de savoir comment les choses vont se passer puisque c'est un peu complexe, on pourrait dire qu'il y a un paradoxe à voir Christiane Taubira partir au moment où, finalement, cette mesure risque de ne plus apparaître de la manière dont elle a déchaîné les passions." Christiane Taubira est d'ailleurs remplacée par Jean-Jacques Urvoas, un proche de Manuel Valls.
Sympathie contre bassesses
Pour le maire de Villeurbanne, la personnalité de l'ancienne garde des Sceaux est à même de provoquer un certain élan de sympathie. "Pour le dire faiblement, elle a été au centre de propos désobligeants, en particulier par les milieux de droite et d'extrême droite. Mais c'est une femme qui a été fière et qui a su se défendre. Elle a affronté la bassesse et la vulgarité avec une certaine hauteur de vue. Ça, c'est clair. Et ça me la rend sympathique."
Une démission qui ne présage pas forcément une candidature
À savoir si Christiane Taubira peut rassembler à gauche dans le cas d'une primaire, Jean-Paul Bret se montre précautionneux : "elle avait déjà été candidate contre Jospin au premier tour, et puisqu'elle était candidate du Parti radical de gauche, elle se trouvait dans les personnes qui avaient émietté les voix à gauche, si l'on peut dire ça comme ça. Mais je pense qu'aujourd'hui sa démission ne préjuge en rien une candidature aux primaires, s'il y a des primaires."
Le départ attendu de C. Taubira sera le bien vivre ensemble pour le gouvernement!