Absences au vote de l’Assemblée : des députés du Rhône se justifient

Lundi soir, alors que l’Assemblée nationale votait l’article 1 de la révision constitutionnelle sur l’état d’urgence, plus de 400 députés étaient absents. Parmi les représentants du Rhône, seuls 5 des 14 élus ont voté. Premières justifications par Christophe Guilloteau, député Les Républicains, et Yves Blein, député PS.

Le journal Libération proposait hier de demander sur Twitter les raisons de son absence au vote de l'Assemblée lundi soir à chaque député. Et la liste est très longue. L'image d'un hémicycle presque vide lors du vote sur l'inscription de l'état d'urgence dans la Constitution française n'a pas manqué de faire réagir. Rien que dans le Rhône, seuls 4 députés sont inscrits au scrutin de l'Assemblée nationale. Un cinquième pourrait cependant s'ajouter à la liste.

Christophe Guilloteau, député Les Républicains, a fait savoir à Lyon Capitale qu'il était bien présent en séance pour le vote de lundi soir. Le vice-président de la commission de la défense nationale et des forces armées aurait voté contre l'inscription de l'état d'urgence dans la Constitution. Son vote n'apparaît pourtant pas sur le site de l'Assemblée nationale, sans que l'élu puisse expliquer pourquoi.

Il indique également que les lundis, les élus sont en circonscription, il est donc rare que des textes importants soient votés ce jour-là. Les élus auraient également été prévenus de la tenue du vote assez tard, seulement le vendredi précédent.

“Les citoyens ne voient que ce qu’on leur donne à voir”

Pour Yves Blein, député PS, membre de la commission des affaires économiques à l'Assemblée et maire de Feyzin, "il est normal – et peut-être même souhaitable ! – que tous les députés ne siègent pas tout le temps en séance". L'article diffusé sur son site Internet souhaite briser "les clichés qui se répandent sur les réseaux sociaux à propos de la réalité du travail parlementaire".

Dans ce texte, Yves Blein commence par évoquer son classement parmi les 150 députés qui travaillent le plus, selon le site Nosdéputés.fr, avant d'expliquer que le vrai travail législatif se ferait en commission. Les séances à l'Assemblée seraient donc bien souvent une répétition de ce qui a été d'abord validé dans le détail lors des commissions. L'élu semble d'ailleurs ennuyé par l'aspect solennel des discussions générales à l'Assemblée "durant lesquelles les orateurs défilent pendant des heures à la tribune pour répéter les mêmes arguments en boucle”. Il considère que les citoyens ne voient que ce qu'on leur donne à voir, notamment les questions au Gouvernement, "où chacun rivalise pour être le plus bruyant, le plus excessif, et parfois le plus ridicule".

Des parlementaires surmenés ?

Yves Blein affirme que les parlementaires ne pourraient pas siéger à toutes les séances publiques même s'ils le souhaitaient. En cause : la nécessité de siéger dans une des huit commissions permanentes (celle des affaires économiques pour Yves Blein), mais aussi de se voir attribuer des missions par le gouvernement ou de faire partie de commissions d'enquête ou de missions d'information.

Yves Blein, qui prône donc une division du travail, laissant le soin aux députés susceptibles de contribuer utilement aux textes sur lesquels ils travaillent principalement, de prendre les décisions.

Il est utile de rappeler que, lors des votes à l'Assemblée nationale, les députés peuvent déléguer leur voix, dans le cas où ils ne pourraient pas se présenter physiquement pour voter.

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