Test de Street Fighter V : jeu inachevé vendu trop cher

Nouvel épisode de la saga emblématique des jeux de combat, Street Fighter V est disponible sur PlayStation 4 et PC. Inachevé, incomplet et surtout indigne d’un titre vendu 69 euros, Street Fighter V est l’une des nouvelles références en matière de honte vidéoludique pour le grand public.

Street Fighter V ne mérite pas pour l'instant les 69 euros demandés. Même à 30 euros, il faudrait y réfléchir à deux fois avant de l'acheter. Mais pourquoi sommes-nous aussi méchants ? La réponse est tellement hallucinante qu'on se demande encore comment l'éditeur Capcom ose sortir son jeu en l'état et n'a pas attendu.

Pour le moment, Street Fighter V ne propose aucun mode arcade, pourtant partie majeure de l'ADN de la franchise, ni de mode scénarisé digne de ce nom. Les joueurs solos devront se contenter d'un mode histoire rachitique qu'il sera possible de boucler en une heure. Du contenu supplémentaire pour jouer hors ligne arrivera cet été, avec notamment un mode scénario. Il faudra donc patienter et faire confiance à Capcom pour qu'il tienne ses promesses : inacceptable pour un jeu vendu au tarif fort.

Le menu rappelle à chaque instant la pauvreté du contenu actuel, avec cinq choix possibles : histoire, versus, entraînement, mode en ligne et survie (réaliser 30 combats avec la même barre de vie). De même, c'est la gueule de bois avec les personnages, seulement 16 sont proposés. D'autres arriveront plus tard, au prix de 6 euros l'unité (ou 30 euros les 6). En théorie, il sera toujours possible de les débloquer gratuitement, à condition de passer beaucoup de temps sur Street Fighter V.

Beau et simple à prendre en main

La colère est d'autant plus forte quand on voit l'excellent travail réalisé sur d'autres aspects du jeu. Street Fighter V est magnifique. Les combattants débordent de vie et les décors sont si colorés qu'ils pourraient servir de référence pour calibrer sa télévision.

Bien que la version PS4 soit plaisante, celle sur PC est largement au-dessus, à privilégier si vous avez une bonne machine. Du côté du gameplay, l'adage “simple à prendre en main, difficile à maîtriser” n'aura jamais été aussi vrai. Les néophytes pourront se faire plaisir dès les premières minutes sans pour autant réussir à battre un joueur professionnel qui aura appris toutes les subtilités du titre. Les coups spéciaux se lancent en réalisant des quarts de cercle avec la croix directionnelle, rien d'insurmontable.

Un mode en ligne accessible

Faute de solo convaincant, il faut se tourner vers le mode en ligne pour s'amuser. Capcom a eu le bon goût de proposer une section "matchs amicaux", idéale pour se faire la main avec les personnages et gagner en assurance sans incidence sur le classement en ligne.

Pour les choses sérieuses, il faut se tourner vers le mode "Parties avec classement" qui est donc l'attraction principale de Street Fighter V. Pour les débutants, il faudra bien s’entraîner avant de se frotter à ce mode, qui peut rapidement dégoûter du titre quand on n'a pas le niveau.

Lors de nos premiers tests, nous n'avons pas rencontré de difficulté majeure pour nous connecter. Depuis la commercialisation officielle du jeu, des problèmes de saturation sont remontés et Capcom indique travailler dessus. À noter, le jeu permet aux joueurs PS4 et PC de s'affronter, une excellente initiative.

Verdict

En se privant de modes solo qui auraient pu permettre au grand public d'apprendre en douceur, Street Fighter V laisse un arrière-goût d'inachevé. Les fans de la saga qui iront directement vers le mode multijoueur ne se sentiront pas lésés, mais, pour tous les autres, le jeu pourrait vite finir dans un tiroir en attendant que Capcom veuille bien rajouter du contenu.

C'est à se demander si le jeu n'a pas été commercialisé trop tôt, pour permettre à l'éditeur de l'intégrer dans son année fiscale. Dans ce contexte, mieux vaut attendre que les autres modes soient proposés, vers l'été 2016. Cela ne sera pas une mauvaise chose, Street Fighter V aura peut-être même vu son prix baisser d'ici là.

Suivre @FlorentDeligia