Les manifestants, principalement affiliés à la CFDT et à la CFTC, se sont regroupés dès 10h place Bellecour pour protester contre plusieurs aspects du projet de loi El Khomri.
Place Bellecour ce matin, quelques drapeaux syndicalistes s'agitent dans les mains de quelques dizaines de manifestants réunis pour montrer leur volonté de revoir le projet de loi de reformulation du code du travail. "Get up, stand up" sort des haut-parleurs, les syndicalistes échangent calmement.
Lauriane, badge CFDT collé sur son manteau rouge, est ouvrière pour la maison Zilli, qui produit des vêtements de luxe, dont le siège social est implanté à Lyon. Elle est venue dénoncer plusieurs points principaux du projet de loi : "Nous sommes contre le plafonnement des indemnités prud'homales en cas de licenciement abusif et contre le fait de pouvoir travailler 16 semaines consécutives à 46 heures par exemple, ce qui est dangereux, très difficile et finalement contre-productif pour un ouvrier."
"Cette loi donne une trop grande souplesse aux employeurs pour effectuer des licenciements économiques", estime Fabrice, également ouvrier chez Zilli, venu avec Lauriane.
La CFDT veut continuer à dialoguer
Pierrick Aillard, secrétaire général de l'union départementale de la CFDT du Rhône, explique en revanche que le syndicat ne se positionne pas en faveur d'un retrait total de la loi : "Dans le texte de loi, certaines dispositions devraient permettre de faciliter le dialogue social. La mise en place du compte personnel d'activité proposée est aussi l'opportunité de cumuler des droits ouverts à l'ensemble des travailleurs, même ceux qui sont amenés à avoir un parcours très chaotique. Cela peut correspondre aux modalités de travail des jeunes d'aujourd'hui, de plus en plus amenés à exercer pour beaucoup d'entreprises au cours de leur vie professionnelle."
Du côté de la CFTC, Patrick Benamou, président de l'union départementale du syndicat, s'oppose fermement à la reformulation du code du travail : "Le principe d'une loi, c'est de la discuter. Pour l'instant il n'y a pas eu de débat avec les partenaires sociaux. Avec le plafonnement des indemnités prud'homales, les grosses entreprises pourront négocier puis financer les licenciements, donc les salariés ne seront pas encouragés à faire appel à la justice. S'il n'y a plus de justice, il n'y a plus de démocratie."
La présentation du projet de loi au Conseil des ministres, qui devait avoir lieu mercredi 9 mars, est pour l'instant reportée au 24 mars.