Global cash

Global Cash : la justice tient son cinquième braqueur

Trois des accusés du braquage de Global Cash en septembre 2010 ont fait appel de leurs condamnations à 17, 18 et 20 années de réclusion criminelle. Aux termes de sept jours de procès, ils viennent, à nouveau, d’être reconnus coupables et condamnés, y compris Samir Belghazi qui clamait son innocence depuis son arrestation.

Le verdict est tombé vendredi, après huit heures de délibéré : Brahim Ouis, Idriss Mekhilef et Samir Belghazi sont, pour la seconde fois, reconnus coupables du braquage spectaculaire de l’agent de change Global Cash qui avait défrayé la chronique lyonnaise en septembre 2010. Devant la cour d’assises d’appel, les trois hommes, âgés de 29, 32 et 34 ans, écopent respectivement de 13, 15 et 18 années de réclusion criminelle. Des peines légèrement en deçà de celles prononcées en première instance.

En septembre 2010 un commando équipé d’armes de guerre dévalisait en quelques minutes le bureau de change de la rue de la République pour un butin de 239 777 euros. Condamnés fin 2014 à 17 et 18 années de réclusion criminelle Ouis et Mekhilef - qui avaient fini par reconnaître leur participation au braquage - attendaient de ce second procès la réduction de leurs peines de première instance. Samir Belghazi, qui nie depuis toujours sa participation à l’attaque, espérait, lui, être acquitté. Un espoir déçu.

Des réquisitions « écrasantes »

« Vous les condamnerez tous ! », avait exhorté, jeudi, l’avocate générale pour introduire son réquisitoire. Pour Fabienne Goget, la culpabilité des trois accusés ne fait aucun doute. La magistrate est formelle : Belghazi est bien le cinquième membre du commando de braqueurs. L’homme encagoulé qui tenait la foule en respect debout sur le toit de la Mercedes pendant le braquage. Celui qui avait pris un passant en otage puis blessé par balle un automobiliste avec sa Kalachnikov. « L’accusé reconnaît être monté dans la première voiture relai des braqueurs. Certes, il prétend en être descendu avant que le quatuor ne rejoigne saMercedes pour se rendre sur les lieux du braquage mais il n’en apporte pas le moindre commencement de preuve ! ». Et de poursuivre s’adressant aux jurés : « personne n’est descendu de la première voiture ! Les policiers de la BRI (Brigade de recherche et d’intervention) qui avaient pris le véhicule en filature sont revenus l’attester sous serment à votre barre ! ». Comme en première instance, 22 années de réclusion criminelle seront demandées contre le jeune homme. « Leurs regrets sont uniquement stratégiques ! », poursuivra la magistrate, s’agissant de Brahim Ouis et Idriss Mekhilef, avant de requérir 18 et 20 années de prison.

Une défense à la peine

Tout au long des débats, la magistrate, qui représentait déjà l’accusation lors du premier procès, n’a pas eu de mot assez fort pour dénoncer la « calomnie » (sic) déversée sur le travail des enquêteurs dans cette affaire. Des enquêteurs qui, pourtant, n’ont jamais vérifié l’alibi de Belghazi dans le dossier [le jeune homme a toujours déclaré s’être trouvé au Quick de la route de Genas, à Bron, durant la commission du braquage de Global Cash, NDLR.]

Au fil des débats, les policiers seront accusés d’avoir laissé le commando commettre l’attaque du bureau de change et même d’avoir intégré un indicateur dans le groupe de braqueurs. Des arguments insuffisamment étayés qui, au final, n’auront pas convaincu les jurés. Loin d’être acquitté au bénéfice du doute Belghazi écope en appel de 18 années de réclusion criminelle.

Peu après l’attaque du bureau de change, deux témoins attestaient - « formellement » pour l’un et « catégoriquement » pour l’autre - que, sous sa cagoule, le cinquième braqueur avait les yeux clairs : soit bleus soit verts. A nouveau reconnu coupable du crime de vol avec armes en bande organisée, Samir Belghazi lui, a les yeux noirs. Alors a-t-il réellement participé au braquage? « Par peur des représailles » ont-ils expliqué à la cour, Ouis et Mekilief tairont à perpétuité l’identité du cinquième braqueur. Une identité qui, du moins pour la justice, est désormais établie.

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