Affaire Preynat : Enfance et Partage se constitue partie civile

L'association participera aux débats de la Chambre d'instuction, chargée de statuer quant à la prescription des faits sur cette affaire de pédophilie qui secoue le diocèse de Lyon depuis plusieurs semaines.

Le délai de prescription est devenu un des points névralgiques de cette procédure judiciare. Fin mars, le juge d'instruction avait déclaré les faits non prescrits concernant quatre des nombreuses plaintes pour agressions sexuelles visant le père Bernard Preynat. Une décision qui ouvrait la voie aux poursuites. C'était sans compter sur l'intention de l'avocat du prélat, formulée dans la foulée, de faire appel. "La question est sujette à interprétation", avait alors argué Me Frédéric Doyez, qui défend l'ancien chef scout du groupe Saint-Luc de Sainte-Foy-lès-Lyon, auprès de Lyon Capitale.

C'est dans le cadre de l'examen de cetre requête en appel que l'association Enfance et Partage, s'est constituée partie civile. Reconnue d'utilité publique depuis 2010, l'organisation "participera aux débats devant la Chambre de l’Instruction", précise-t-elle par voie de communiqué. Me Agathe Morel et son confrère Rodolphe Constantino seront chargés d'y porter la voix de l'association. Leur but : représenter les victimes et peser sur les débats afin que la non prescritpion des faits soit confirmée en appel. Une décision contraire signerait la fin de la procédure visant le prêtre.

"Le porte-voix des condamnés au silence"

"L'intérêt c'est qu'en se constituant partie civile, nous pouvons être actifs", explique ainsi Agathe Morel à Lyon Capitale. Les deux avocats se veulent "le porte-voix du plus grand nombre des victimes, les laissés-pour-compte des règles de prescription, les condamnés au silence, qui n'auront pas leur place assise sur le banc des parties civiles", selon les termes de Rodolphe Constantino. "Ceux pour qui les faits sont prescrit, c'est quand même 90% d'entre nous", confiait récemment Bertrand Virieux, secrétaire de l'association de victimes La Parole Libérée, à Lyon Capitale. Et pour cause, sur une soixantaine de victimes dénombrées par l'association, seules quatre sont suceptibles de voir leur plainte aboutir.

"Il y a un débat sur la question de la prescription auquel nous voulons participer", poursuit Me Agathe Morel. L'association qu'elle représente oeuvre main dans la main avec celle de La Parole Libérée. Ensemble elles prônent, par delà l'affaire en cours, une réforme du principe de prescription. Une proposition de loi à ce sujet a d'ailleurs été enregistrée par la présidence de l'Assemblée nationale le 2 mars dernier, et certains de ces amendements adoptés le 10.

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