Collomb et Mercier
© Tim Douet

Emprunts toxiques : Gérard Collomb présente la note et ménage Mercier

La métropole et le Nouveau Rhône doivent payer 424 millions d'euros de pénalités pour renégocier les emprunts toxiques conclus par Michel Mercier. Pourtant, Gérard Collomb et Christophe Guilloteau n'y sont pas allés trop fort avec l'ancien président du Rhône lors de la conférence de presse organisée ce lundi.

Salée, la facture laissée par Michel Mercier pour son passage à la tête du département du Rhône. Renégocier les emprunts toxiques contractés par l'ancien président du conseil général coûtera 424 millions d'euros d'indemnités, répartis entre la Métropole et le Nouveau Rhône.

C'était le prix à payer pour "désensibiliser" ces produits financiers et les transformer en des prêts à taux fixes, terme plein d'à-propos tant les deux présidents ont marché sur des œufs au moment d'évoquer le legs de Michel Mercier. "Une fois que les dettes sont là, elles sont là", s'est contenté de répondre Gérard Collomb, reconnaissant simplement que "ce n'était sans doute pas la meilleure opération".

Si on prend en compte l'aide apportée par le fonds de soutien mis en place par l'Etat, près de 230 millions d'euros, il reste 127 millions à la charge de la métropole et 69 millions pour le département. Un fardeau plus qu'un héritage, que les contribuables devront donc assumer pour près de 200 millions d'euros.

Une gestion "roulette russe"

Malgré tout, Richard Brumm, vice-président de la Métropole en charge des finances, parle d'une "bonne transaction" : "Entre deux maux, on a choisi le moindre, sinon, on aurait dû payer 29 millions d'euros rien que cette année."

Une politique du moins pire forcée par la gestion "roulette russe" de l'ancienne majorité départementale. C'est l'analyse de Renaud Pfeffer, le plus offensif contre Michel Mercier, qui trouve "difficile de comprendre qu'une collectivité comme la notre ait pu aller vers ce type de prêt et dans un volume aussi important".

L'aide de l'Etat étant étalée sur 13 ans, il a fallu immédiatement sortir le chéquier, 275 millions pour la métropole, 150 millions d'euros pour le département, afin d'acter ces renégociations.

Les présidents ont affiché leur optimisme et leur satisfaction de voir la disparition de ces emprunts, "un boulet à chaque pied", comme les décrivait Christophe Guilloteau. Mais ni lui ni Gérard Collomb n'ont prononcé le nom de Michel Mercier. "On regarde en avant, pas dans le rétroviseur", a lancé le président du Nouveau Rhône. Et d'ajouter, au sujet des emprunts : "Je ne suis pas sûr que je l'aurais fait, ni que Gérard Collomb l'aurait fait." Pour une gestion qui leur coûte aujourd'hui 424 millions d'euros, la charge n'est pas violente.

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