Najat Vallaud-Belkacem
© Tim Douet

Najat Vallaud-Belkacem : “la dynamique est enclenchée”

Najat Vallaud-Belkacem était en visite à Lyon ce vendredi pour inaugurer le nouveau site de l'Université de Lyon et signer un contrat de site avec tous les présidents et directeurs d'établissements supérieurs lyonnais. Lors de son discours, elle a défendu le projet de "l'Université intégrée" prévu à l'horizon 2020, un projet pour lequel plusieurs établissements émettent des doutes, voir des réticences, quant aux modalités.

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Renaud Payre, Najat Vallaud-Belkacem

Adapter les établissements universitaires et leurs stratégies face à la globalisation croissante : c'est la volonté du projet de "l'Université Intégrée". Une souscription aux conditions de naissance de ce projet est nécessaire pour obtenir la labellisation IDEX, un dispositif public destiné à doter les communautés universitaires et établissement (COMUE) de moyens conséquents : 30 millions d'euros de crédit budgétaire annuel et récurent pour les membres de l'Université de Lyon Saint-Etienne. Mais le modèle de l'Université intégrée tel qu'il est présenté n'est pas du goût de la présidente de Lyon 2, Nathalie Dompnier, et du président de Lyon 3, Jacques Comby, qui considèrent que les modalités proposées ne sont pas satisfaisantes. Si les universités lyonnaises veulent obtenir ce label, il s'agit de remettre un dossier de candidature "solide" au mois de novembre prochain. Pour la ministre de l'Éducation nationale, il faut que le projet avance : "le jury va devoir se prononcer au mois de février prochain, donc il faut vraiment que le projet avance pour pouvoir être présenté dans de bonnes conditions et que la labellisation IDEX lui soit donnés. Derrière, il s'agit de plusieurs dizaines de millions d'euros par an et d'une reconnaissance à l'international. Or, il se trouve que pour pouvoir être retenue, leur candidature a besoin de montrer une gouvernance qui va vers l'intégration, aussi bien entre les différentes universités qu'entre les universités et les grandes écoles. Ce que je constate ici, c'est que ce travail est toujours très compliqué et qu'il y a des réticences, mais que la dynamique est enclenchée et que c'est une dynamique extrêmement positive."

"Une carotte pour précipiter vers la fusion"

Une dynamique "positive" pour la ministre mais qui est dénoncée au sein de l'université Lyon 3, avec notamment une pétition lancée par un professeur contre ce qu'il considère comme la "disparition" de Lyon 3. Pour le président de l'UNEF à Lyon 2, Majdi Chaarana, la dynamique ne semble pas non plus si positive : "c'est une carotte pour précipiter les universités vers la fusion et la destruction de l'université que l'on connaît, celle qui est ouverte. L'impact négatif sera l'abandon progressif des filières "moins rentables" comme les sciences sociales et un soutien beaucoup plus important aux sciences dures". Un autre étudiant à côté de lui souligne que selon lui, les étudiants auront à terme, moins de poids dans les conseils. Une crainte que Najat Vallaud Belkacem considère au moment où toutes les décisions autour de la gouvernance sont discutées, mais qui n'aurait plus lieu d'être ensuite : "À l'horizon 2020, quand vous aurez une université intégrée, évidemment que la gouvernance prendra en compte la représentation des étudiants. Il n'y a aucune raison pour que les étudiants soient moins bien représentés. En revanche, il y a des tas de raisons pour que les étudiants dans leur ensemble bénéficient d'un site pluriel et diversifié avec de nombreuses passerelles et avec qui plus est une reconnaissance à l'international qui sera évidemment plus forte" précise-t-elle à Lyon Capitale.

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Najat Vallaud-Belkacem visite les stands de la nuit des chercheurs

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