À Lyon, le Front national en campagne sur ses thèmes de prédilection

En visite dans la métropole lyonnaise, Florian Philippot a déroulé les grandes lignes du programme du FN pour la campagne présidentielle de 2017. Un discours anxiogène sur fond de crispation identitaire et de repli national.

Florian Philippot et Muriel Coativy

©Antoine Sillières
Florian Philippot et Muriel Coativy

Rien de nouveau sous la pluie oullinoise. Le Front national prépare le terrain de la campagne présidentielle à venir sur des thèmes qui lui sont chers : islam, immigration, "Frexit" et "UMPS"... le discours est rodé, l'idéologie calibrée. Et qui de plus indiqué pour les porter que le très corporate Florian Philippot ?

Ce samedi à Oullins, aux côtés de Muriel Coativy notamment, le numéro deux du parti frontiste a asséné avec force la ligne du FN version présidentielle 2017. Convaincu, optimiste, il a assuré à ses partisans une victoire de Marine Le Pen en mai prochain. Et enjoint à ceux qui dans l'audience (un peu plus de 200 personnes) n'avaient encore franchi le pas de l'adhésion de s'encarter au Front national.

“Nous avons besoin de vos soutiens, prenez votre carte !”

En présence de Christophe Boudot, Alain Godard, élu Rassemblement bleu marine (RBM) d'Oullins, a remercié Florian Philippot d'avoir honoré son invitation, avant que Stéphane Poncet, élu RBM de Villeurbanne, Muriel Coativy, élue RBM de Sainte-Foy-lès-Lyon et conseillère régionale FN, puis Florian Philippot lui-même ne s'expriment.

 

"Sans vous, le parti n'est rien", lance en introduction Florian Philippot aux militants et bénévoles, dont il salue la présence et le travail. À l'instar de Stéphane Poncet qui, un peu plus tôt, avait qualifié l'adhésion à son parti d'acte "citoyen", le vice-président du FN invite les sympathisants présents à s'encarter. Une constante dans le discours des représentants qui se succèdent à la tribune ce samedi après-midi. "Nous avons besoin de votre soutien. Prenez votre carte !" assénait ainsi Stéphane Poncet.

“Que la France redevienne la France”

Florian Philippot

©Antoine Sillières
Florian Philippot

De l'aveu de son vice-président, le FN entend, en vue de l'élection présidentielle de 2017, "porter une voix singulière, qui n'est pas celle du suivisme vis-à-vis de l'UE, de l'Otan ou de structures qui ne reflètent pas la volonté d'un pays". Il réaffirme la détermination de Marine Le Pen à proposer un référendum pour la sortie de l'Union européenne, donc de l'euro comme monnaie unique.

Sur la question migratoire, Florian Philippot et les lieutenants locaux du FN brandissent la menace de la floraison de "mini-Calais" un peu partout dans le pays. "Plus un village n'est à l'abri", lâche un Florian Philippot se voulant inquiétant. Aussi prévient-il que, elle présidente, Marine Le Pen redonnerait "des frontières au pays". Cela dans le but que "la France redevienne la France", comme l'invoquait Alain Godard.

"Nous arrêterons l'immigration légale et illégale", promet le numéro deux du FN à une assistance conquise. Sur sa lancée, il annonce une croisade contre les mosquées radicalisées. Se prononçant fermement en faveur de la déchéance de nationalité, Florian Philippot se gausse au passage que la gauche n'ait pas réussi à faire adopter cette mesure "alors que 90% des Français étaient pour", selon lui.

“Une histoire de France positive”

Muriel Coativy

©Antoine Sillières
Muriel Coativy

Sur la question migratoire, Laurent Wauquiez est au passage taxé d’"enfumeur" venant chasser sur les terres du FN par calcul politique, comme Sarkozy en son temps. Pour Florian Philippot, "il n'y a rien à espérer de la gauche ou de la droite", à l'incompétence desquelles la France doit, selon lui, sa situation actuelle. Le fameux "UMPS" en ligne de mire, Muriel Coativy déclinait quelques instants plus tôt en version locale ce discours de l'incompétence et du clientélisme de la classe politique. La directrice générale de la fédération Front national du Rhône, pointe ainsi "l'arnaque de la métropole", cette "nouvelle entité dans la pyramide de collectivités territoriales, créée pour payer la dette Mercier et permettre à Collomb de soumettre encore un peu plus sa seigneurie au diktat de Bruxelles".

Si ces thèmes de campagne sont loin de surprendre, dans un contexte sécuritaire qui plus est, Florian Philippot s'est aussi attardé sur la refonte de l'Éducation nationale que le Front national appelle de ses vœux. L'objectif : "faire de l'école un vecteur d'insertion", en supprimant par exemple "le collège unique" pour développer l'apprentissage. En primaire, c'est l'inverse, plus de théorie. Le Front national veut instaurer un programme dont la moitié des heures seraient dédiées à l'apprentissage du français. "Une heure sur deux de français, confirme Florian Philippot, ce qui nous distingue de Mme Najat Vallaud-Belkacem, qui, elle, veut faire apprendre l'arabe en primaire."

Enfin, sur l'apprentissage de l'histoire de France, qu'il présente comme "une succession d’événements glorieux", Florian Philippot annonce vouloir renouer avec un sentiment de fierté. Pour le numéro deux du FN, cela passe par l’enseignement d'une "histoire positive". Positif, lui l'est, en tout cas. Persuadé de la victoire de Marine Le Pen, il ne cesse de répéter que le rouleau bleu Marine arrive sur 2017 : "La machine est en marche, nous allons gagner."

Lire aussi : Marine Le Pen en campagne à Lyon en février

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