À Lyon, François Hollande manifeste sa fierté pour les fonctionnaires

Entre la défense de ses décisions et des mesures mises en place pendant son mandat et un discours aux airs très légers de campagne, François Hollande a voulu "témoigner de sa reconnaissance à la fonction publique au nom de tous les citoyens français" lors de sa visite à Lyon.

Face à un parterre de près de 300 représentants de la fonction publique conviés pour l'occasion, le président de la République a tenu à Lyon un discours sur "la fonction publique de demain". "Être fonctionnaire, ce n'est pas un métier comme un autre, vous servez l'intérêt général et assurez la bonne continuité du service public, tout ce qui fait le lien dans la République. Être fonctionnaire, c'est prendre toute sa part dans ce qui est le plus essentiel : la cohésion", déclare François Hollande. Une cohésion pourtant étiolée au sein parti politique du président, en témoigne l'absence volontaire du maire de Lyon, Gérard Collomb, au lendemain de l'annonce officielle de candidature d'Emmanuel Macron à la présidence de la République. Seule représentante de la ville de Lyon présente au discours du président, Fouziya Bouzerda, adjointe à la ville pour le développement économique.

La volonté de souligner "l'engagement au service de l'intérêt général"

François Hollande a décrit sa vision de la fonction publique, et notamment les impératifs d'impartialité et d'indépendance de cette dernière. "La fonction publique doit être protégée des pression politiques, économiques, voire religieuses", déclare François Hollande avant de détailler les mesures de la loi relative à la déontologie et aux droits et obligations des fonctionnaires, votée en avril 2016, qui apporte "un meilleur encadrement du cumul et reconnaît les lanceurs d'alerte dans la fonction publique". Le président a également évoqué les violences quotidiennes que subissent les fonctionnaires, notamment celles à l'égard des policiers et des gendarmes, mais également celles à l'égard des personnels hospitaliers et des membres de l'éducation nationale. "Je ne tolérerai aucun de ces actes là, qui seront soumis à la Justice qui, en toute indépendance, fera son travail", lance-t-il dans la ville où les manifestations nocturnes de policiers ont été parmi les plus suivies. "J'ai vécu des catastrophes, j'ai vu ce que peuvent représenter des attentats terribles, j'ai vu aussi d'autres événements particulièrement dramatiques", dit-il pour souligner la mobilisation de la fonction publique lors des attentats et affirmer que ce qui caractérise un fonctionnaire, "c'est l'engagement au service de l'intérêt général".

"Nous n’accepterons pas qu'on diminue le nombre de fonctionnaires"

Les propositions que le président a "entendu" dans le cadre des débats pour les primaires de la droite et du centre sur la suppression de fonctionnaires de l’État sont mises sur le devant de la scène. François Hollande se demande dans quel domaine les candidats de droite entendent "supprimer 300, 400 ou 500 000 fonctionnaires"."Je ne participerai pas à cette surenchère qui consiste à dire que la fonction publique est une charge, mais je souhaite une évolution de la fonction publique car il n'est pas question de la figer et de l'immobiliser", explique le président en abordant l'utilisation du numérique, mais aussi la multiplication sous son mandat des contrats d'apprentissages pour les jeunes dans la fonction publique. "Je suis fier des fonctionnaires français", a lancé le président dans le salon de la préfecture, avant de procéder au traditionnel bain de foule et quitter discrètement la salle.

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