Emmanuel Macron Collomb Kimelfeld juin 2016
© Tim Douet

Lyon : de nouveaux socialistes font défection et rallient Macron

À la cinquantaine d’élus socialistes de l’agglomération lyonnaise qui ont déjà annoncé leur ralliement s’ajoutent sept nouvelles défections à la veille du second tour de la primaire PS. Ils justifient leur ralliement à Macron par le programme de Benoît Hamon.

Preuve que Manuel Valls n'a sans doute pas remporté son duel avec Benoît Hamon, mercredi soir, la vague de défection des socialistes s'accentue. Ce jeudi, après une cinquantaine d'élus la semaine dernière, sept nouveaux socialistes de la Ville de Lyon ou d'arrondissements rallient Emmanuel Macron.

Dans cette deuxième vague de départs, on trouve Roland Bernard (conseiller délégué à la métropole), Loïc Graber (adjoint à Lyon et secrétaire de la section du 7e) ou encore Jean-Yves Sécheresse, adjoint à la sécurité et président du groupe PS au conseil municipal.

"Notre crainte de voir la gauche perdre sa crédibilité s’est malheureusement vérifiée lors d’un premier tour de primaire incapable de mobiliser le camp progressiste. Alors que nous avions, légitimistes, décidé de jouer le jeu de ces primaires, nous ne pouvons aujourd’hui que constater qu’il est désormais acquis que rien d’utile pour le pays ne sortira d’une consultation minorisante accouchant d’une ligne refusant les contraintes du réel et conduisant au même type de naufrage que celui frappant les travaillistes britanniques", expliquent-ils dans un communiqué de presse.

Hamon rouvre de vieilles cicatrices

Ils s'alignent ainsi sur la ligne de Gérard Collomb, soutien de la première heure d'Emmanuel Macron. "Ce n'est pas un choix que je fais sous la pression du maire de Lyon. Si c'était le cas, j'aurais rejoint Macron il y a quelques jours", se justifie Jean-Yves Sécheresse. Il pronostique d'ailleurs d'autres ralliements dans les jours qui vont suivre le second tour, si la victoire possible de Benoît Hamon devait se confirmer.

"Le point de non-retour est atteint. Benoît Hamon ne fera pas plus de 6 ou 7% à la présidentielle s'il va au bout de sa candidature. Il faut savoir en terminer avec lui et ses amis qui ont fait des crocs en jambe au PS durant le quinquennat. On aurait déjà dû le faire en 2005 quand il a voté, avec ses amis, contre le traité européen", poursuit l'adjoint à la Sécurité.

Dans ce rappel historique, Jean-Yves Sécheresse puise aussi des raisons d'éviter l'exclusion du parti, menace agitée par Jean-Christophe Cambadélis (le premier secrétaire du PS) en direction des socialistes qui rejoindraient Emmanuel Macron : "Je suis au PS et j'ai la même légitimité que l'aile gauche. Ils ne sont pas le PS mais un de ses courants. En 2005, quand ils ont voté non au référendum européen, ils n'ont pas été virés."

Pas idolâtre

Pour Jean-Yves Sécheresse, Emmanuel Macron est devenu, la primaire avançant, le choix de la raison : "Je me fiche de son certificat de baptême socialiste. Ceux qui se demandent s'il est vraiment à gauche ne se sont pas posé la question pour Mitterrand en 1972 ou en 1981. Je ne suis pas un fan inconditionnel d'Emmanuel Macron, c'est pour ça que je ne l'ai pas rejoint avant. Par exemple, je n'ai pas apprécié son expédition estivale au Puy-du-Fou. En revanche, il égrène des éléments programmatiques intéressants sur le temps de travail et la situation des jeunes. Face au risque de déliquescence du PS, il est pour moi le seul à pouvoir empêcher un second tour de la présidentielle entre François Fillon et Marine Le Pen".

Jules Joassard, porte-parole local de Benoît Hamon, qui en appelait dans L'Autre Direct à la loyauté des élus PS, n'a visiblement pas été entendu à Lyon.

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Mise à jour 3 février : pour suivre le meeting d’Emmanuel Macron à Lyon, le LIVE de LYON CAPITALE :

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