Matmut Stadium de Gerland
©Grégor Clauss

Une soirée rugby réussie au Matmut Stadium de Gerland à Lyon

Le Matmut Stadium de Gerland accueillait son premier match de Top 14 hier soir. L'occasion de prendre la température sur place.

Matmut Stadium de Gerland

©Grégor Clauss
Matmut Stadium de Gerland

Il y a comme un air de déjà-vu en ce samedi soir, aux abords de l’avenue Tony-Garnier. Après un an de repos bien mérité, le quartier de Gerland retrouvait ses voitures garées sur les trottoirs, son affluence au McDo et ses embouteillages de fin de soirée. Mais un an après le départ de l’OL, tout n’est pas redevenu comme avant, au grand malheur d’un habitué du stade de Gerland: "Mais pourquoi on peut pas passer par là?”, avant d’exagérer ironiquement: "C’était mieux avant…". "Oui, mais avant c’était pas le même ballon" lui répond son ami.

Pas le même ballon, ni les mêmes couleurs. Le bleu a laissé place au noir et le rouge a subi un léger lifting pour donner deux teintes qui ont grandement inspiré Stendhal. Plus que deux entrées dans ce nouveau Matmut Stadium de Gerland. Si l’Histoire a résisté dans le nom de l’écrin (cédant tout de même une place à l’assureur), c’est un peu moins le cas à l’intérieur même du stade. Adieu Jean Bouin et Jean Jaurès, bienvenue aux tribunes Serfim, sponsor de l’équipe, et Ouest, point cardinal immortel. Tola Vologe a du souci à se faire...

Coup d'envoi donné par les anciens de l'OL

L’entrée bien étudiée permet aux spectateurs de passer devant un véritable village, destiné aux avant-matchs et aux troisièmes mi-temps. Les habitués du Matmut de Vénissieux retrouvent leur brasserie. Les plus anciens supporters sont ravis de retrouver la Bodega, le bar de l’association, déjà présent au stade Vuillermet, l’enceinte historique du Lou. Les novices quant à eux découvrent, non sans désarroi, les tokens, unique système de paiement valable dans l’enceinte. Nouveauté avec le village Segeco, autre sponsor du club, partenaire de cet espace dédié aux séminaires.

La bière coule déjà à flot que le match n’a pas encore commencé, pas de doute: c’est du rugby et non du foot. C’est pourtant le match de l’OL qui squatte les discussions d’avant-match, après sa défaite contre Lille quelques heures plus tôt. OL toujours au moment du coup d’envoi. Comme un symbole, les Gones Grégory Coupet, Sidney Govou, Pierre Laigle, Florent Laville, Nicolas Puydebois (consultant de notre site Internet olympique-et-lyonnais.com), Jean-Marc Chanelet et Robert Duverne se passent la balle ovale au centre du terrain. Un passage de témoin des “anciens Dieux de ce stade”, comme le signifie le speaker, très en forme pour cette première en Top 14.

15 269 spectateurs dans "l'esprit rugby"

LOU-Racing 92

©Grégor Clauss
LOU-Racing 92

Un clin d’œil salué par les 15 269 spectateurs. C’est un peu moins que le match face à Grenoble (17 300 spectateurs), mais cela reste supérieur aux affluences de Vénissieux. La venue du champion en titre, le Racing 92, n'est peut-être pas étrangère aux deux tribunes remplies. Deux tribunes qui ont démarré le match un peu timidement, à l'image de l'équipe qui encaisse un essai dès la 4e minute. Le speaker peine a enflammer le public, mais "l'esprit rugby" se fait sentir avec les applaudissements des spectateurs lyonnais pour les changements franciliens.

Ce n'est qu'en deuxième mi-temps que les tribunes vont se lâcher, à mesure que les hommes de Pierre Mignoni imposent leur domination aux joueurs du Racing. Les deux essais de Toby Arnold sont fêtés comme les plus beaux buts de Sonny Anderson. L'esprit de Juninho s'empare quant à lui de Frédéric Michalak, très précieux aux transformations et pénalités. "Allez le Lou, on est chez nous" scandent les supporters, tout heureux de l'emporter dans leur nouvelle tanière.

Les supporters du Lou fêtent la victoire

©Grégor Clauss
Les supporters du Lou fêtent la victoire

Un match de rêve qui s'achève par la période la plus importante: la troisième mi-temps. Grégory Coupet, grand amateur de rugby, se prête gentiment au jeu des photos autour d'une mousse, entouré de ses anciens coéquipiers. Une foule impressionnante se forme à la sortie de Dan Carter, la star néo-zélandaise du Racing. Pour le coach du Lou Pierre Mignoni, "le stade ne va pas nous aider à gagner mais à nous faire grandir". La Meute, groupe de supporters historique du club fête la victoire, en chantant et en buvant. "On est pas encore chez nous, mais ça va venir" témoigne un des adhérents, qui conçoit "être content de l'agrandissement mais triste d'avoir dû quitter le quartier historique et son côté convivial". Une convivialité qui a néanmoins résisté au déménagement, en témoigne l'affluence toujours aussi forte au bar alors que l'horloge indique minuit. Essai transformé pour le Lou.

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