Macron meeting Gerland salle
© Lyon Capitale

Meeting de Lyon : Quand Macron tacle Hamon

Benoît Hamon progressant dans les sondages, Emmanuel Macron a tenu à se pencher sur les propositions du candidat PS. Et cette fois, sans bienveillance.

Dans l’entourage d’Emmanuel Macron, la victoire de Benoît Hamon avait été accueillie comme un nouveau signe positif. Avec sa victoire à la primaire de la gauche, les planètes continuaient de s’aligner les unes après les autres, lui éclairant le chemin vers l’Élysée. Une semaine après la victoire surprise du ministre de l’Éducation, Emmanuel Macron a décidé de durcir le ton. En quelques jours, Benoît Hamon a réalisé un rapproché spectaculaire dans les sondages. Le candidat d’En Marche s’est fendu à Lyon ce samedi de quelques remarques acerbes. Sur tous les terrains.

Celui de la laïcité d’abord : “Je n’accepte pas que des regards d’hommes puissent interdire à une femme de venir s’installer à une terrasse ou dans un café.” Une référence à une déclaration de Benoît Hamon qui a fait polémique suite à la diffusion d’un reportage de France 2 sur des lieux, en banlieue, où les femmes sont interdites d’accès. Il avait déclaré que la gent féminine ne rentrait déjà pas dans les bars ouvriers.

Dans une interview à Lyon Capitale, Benoît Hamon s’était justifié : “J’ai surtout dit que je condamnais la confiscation de l’espace public dont sont victimes les femmes dans certains territoires. Si je suis pour la création d’une police des discriminations, c’est bien parce que je pense que les discriminations sexistes, raciales ou homophobes sont fortes (…) Je lutte conte le fondamentalisme religieux musulman qui prive les femmes de leur libre-arbitre. Mais j’affirme que le machisme et le sexisme ne sont pas nés avec l’arrivée des musulmans en France.”

Macron se moque de la taxe robot

C’est ensuite sur le terrain économique qu’Emmanuel Macron a taclé son rival de premier tour : Je n’accepte pas le discours de ceux qui ne voudraient pas voir la modernité, et proposeraient des réformes faites pour une économie et une société d’hier. Ni le discours de celles et ceux qui ne veulent voir qu’un risque, qu’une menace dans ce qui advient. Il faudrait taxer les robots, dont nous manquons en France, il faudrait expliquer que ce qui advient est forcément mauvais. Il y aura de mauvaises nouvelles, il faudra que des emplois disparaissent, comme les chandeliers et les carrossiers ont disparu, mes amis. Nous protégerons les individus, mais nous devons être une terre de liberté pour l’innovation, pour la création, parce que c’est notre ADN, c’est ce qui nous tient, et c’est ce que nous ferons.”

“Le revenu universel, ça s’appelle le RSA”

Mais c’est contre la mesure phare de Benoît Hamon, le revenu universel, qu’Emmanuel Macron a été le plus cinglant : “Quand je vous parle de défendre le travail, je m’oppose à un projet qui voudrait que la promesse faite à chacune et chacun, ce soit de pouvoir vivre dignement dans une oisiveté subie ou choisie. Parce qu’il suffit de voyager, d’aller au cœur du pays : c’était il y a quelques semaines, non loin de Lille, j’ai vu des femmes et des hommes qui ont été bousculés par les grandes transformations des décennies précédentes, qui ont perdu leurs emplois, qui ont connu le chômage, maintenant, les minima sociaux. Vous savez, ils ne m’ont pas demandé le revenu universel, ils l’ont, ça s’appelle le RSA. Et si on savait le multiplier par deux, j’ose espérer qu’on l’aurait fait depuis longtemps. Ils m’ont demandé du travail.”

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