Tribunal administratif
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Lyon : la mairie veut expulser les familles du square Baraban

La ville de Lyon assigne devant le tribunal administratif 24 familles albanaises pour demander leur expulsion du square Baraban dans le 3e arrondissement. Certaines de ces familles avaient été remises à la rue suite à la fin du plan grand froid décidé par la préfecture.

Une centaine de personnes originaires d'Albanie, dont de nombreux enfants, occupent le square Baraban depuis le 10 février. Ces familles campaient auparavant dans le square Jugan, avant que certaines d’entre elles ne soient hébergées dans des gymnases dans le cadre du plan grand froid de la préfecture. Une fois le plan grand froid levé, les familles retrouvent de nouveau la rue et le square Jugan, mais sont rapidement délogées par la police suite à la fermeture du square pour travaux.

Ce jeudi 2 mars, la Ville de Lyon souhaite leur faire quitter le square Baraban et assigne ces familles devant le tribunal administratif, justifiant que ce lieu public n'est pas adapté à l’hébergement. "Il n’y a pas de sanitaires, ça pose des problèmes d’hygiène et les riverains se sont plaints", déclare la mairie.

"L'hébergement d'urgence est une compétence d’État"

La procédure intentée par la Mairie, propriétaire du terrain, est tout à fait légale. Le square n’est pas adapté à l’hébergement. Le Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié des Peuples (MRAP) de Villeurbanne, qui assistera les familles durant le procès, se demande où vont bien pouvoir se rendre ces familles si la ville les expulse du square Baraban. "La trêve hivernale est aussi valable pour les squats" indique un membre de l'association, qui affirme que les familles sont bien intégrées dans le quartier et qu’elles disposent de sanitaires mis à disposition par des associations.

Contactée par Lyon Capitale, la Ville de Lyon se veut compréhensive quant à la réaction de l'association et renvoie la responsabilité à la préfecture. "L’hébergement d’urgence est une compétence d’État. Il faut que la Préfecture oriente les personnes en fonction de leur situation et du stade de leur procédure". Le MRAP est d’autant plus indigné que la majorité de ces familles albanaises seraient en procédure de demande d’asile. "Un rapport de police indique qu’aucune OQTF (obligation de quitter le territoire français) n’est notifiée, l’ensemble des personnes est en règle", estime un membre de l’association.

L’association dénonce une "violation de la loi"

En réponse au recours effectué par la ville de Lyon, le MRAP indique faire un recours devant le tribunal administratif contre la préfecture pour "gestion inhumaine et illégale des migrants". "Ils sont tous en situation régulière, ils devraient être hébergés par la préfecture, mais celle-ci refuse en violant la loi française et européenne. On ne peut pas laisser pourrir à la rue des familles avec des femmes et des enfants" dénonce un membre de l'association. En principe, durant l’examen de leur demande d’asile, les réfugiés doivent être logés dans des Cada (Centre d’accueil de demandeur d’asile) en attendant la réponse de l’OFPRA (Office français de protection des réfugiés et apatrides).

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