Quelques jours après l’acte de barbarie perpétré contre un rhinocéros au zoo de Thoiry, les parcs animaliers réfléchissent à de nouvelles mesures de protection et envisagent l’écornage des rhinocéros.
L’attaque d’un rhinocéros dans le zoo de Thoiry relance le débat sur la protection des espèces en voie de disparition et le trafic de kératine. Dans la nuit de lundi à mardi, un rhinocéros blanc a été abattu de trois balles dans la tête, dans son enclos du zoo de Thoiry. La corne de l’animal, âgé de 4 ans, a été sciée à la tronçonneuse. Jamais une telle attaque n’avait eu lieu dans un parc zoologique.
Afin de protéger ses animaux, le parc animalier de Peaugres, dans l'Ardèche, réfléchit à écorner cinq de ses six rhinocéros blancs. “Couper une corne, c’est comme se couper un ongle ou des cheveux. C’est totalement indolore pour l’animal”, explique le personnel. Cette opération serait à répéter régulièrement, étant donné que la corne repousse peu à peu.
Plus valorisée que l’or
Constituée de kératine, la corne s’apparente à un amas de poils et elle est très prisée pour ses prétendues “vertus médicinales”. Elle se vendrait entre 50 000 et 100 000 euros sur le marché noir, principalement en Asie. Soit deux fois plus que l’or. Selon des croyances asiatiques, une fois réduite en poudre, la corne de rhinocéros aurait un effet aphrodisiaque et permettrait de guérir du cancer. Une pratique infondée, dément-on au parc animalier : il ne s’agit “que de kératine”.
Face à la menace grandissante du braconnage, les parcs zoologiques s’interrogent sur la pertinence de l’écornage de leurs animaux. Après plusieurs vols de corne sur des spécimens naturalisés, le Safari de Peaugres avait déjà renforcé ses dispositifs de sécurité. Or, cela ne semble pas décourager les braconniers, usant de méthodes sophistiquées pour acquérir ces biens si convoités. “La solution pour éviter le braconnage est peut-être une combinaison d’options, dont celle d’écorner les rhinocéros”, souligne le personnel du zoo.
Une mesure préventive qui fait débat
La corne permet au rhinocéros de se défendre et de creuser la terre en cas de sécheresse. Son absence ne perturberait en rien l’évolution de l’espèce, estime-t-on à Peaugres : “Ils n’ont pas besoin de se défendre dans la mesure où en captivité il n’y a qu’un seul mâle. Et ils n’ont pas à creuser pour trouver de l’eau, nous leur en donnons à volonté.”
Un geste fort qui viserait à couper un des attributs qui concourent pourtant à la personnalité de l’animal. Sur les réseaux sociaux, des internautes proposent une solution de substitution à l’écornage : l’utilisation de colorants sur les cornes de l’animal qui les rendraient inutilisables.
Si le parc animalier maintient son choix d’écorner, une fois coupées les cornes devront disparaître : “Nous les brûlerons devant les autorités. On ne fait pas de commerce et on veut montrer que cela n’a aucune valeur.”
Dans le monde, certains pays, tel le Zimbabwe, ont déjà choisi cette solution radicale pour mettre fin au trafic juteux de corne de rhinocéros. Car, bien qu’il ait diminué ces dernières années, leur braconnage reste considérable. 1 024 rhinocéros auraient été tués en Afrique du Sud en 2016.
dans une réserve africaine après endormissement du joli bébé, perçage de la corne puis injection de résine rendant celle ci impropre à la consommation, autre solution les braconniers sont lâchés chevilles liées dans un parc où se trouve la femelle et le petit , résultat garanti