Nuits de Fourvière 2017 : les recettes d’un prévisible succès

Cet été encore, à Fourvière, nos nuits seront plus belles que nos jours. Du moins peut-on l’espérer avec, comme à l’accoutumée, un joyeux mélange des disciplines artistiques et une programmation dense et riche, dont nous avons étudié les principaux ressorts.

Nuits de Fourvière 2012 dans le théâtre antique © Julien Rambaud

© Julien Rambaud

Plus de 150 000 spectateurs sont attendus cette année au théâtre antique et dans les autres lieux associés aux Nuits de Fourvière. Un étiage destiné à rester stable puisque c’est le maximum, ou peu s’en faut, qui puisse être atteint compte tenu des infrastructures. Ce qui en fait le plus grand festival pluridisciplinaire en France. L’équilibre entre les différentes disciplines artistiques (théâtre, danse, humour, musique, cirque), explique Dominique Delorme, le patron de la manifestation, ne se fait pas par quotas strictement définis mais plutôt en fonction de l’actualité et des désirs de l’équipe chargée de la programmation. Sans compter que de nombreux projets mêlent allégrement les genres.

“Tout part du désir, de l’envie de décloisonner les publics et les arts scéniques. Rien n’existe sans cette passion de transmettre nos coups de cœur. Elle ne s’est jamais affaiblie. Même si, au fil du temps, notre notoriété permet que l’on vienne nous trouver quand s’organisent les tournées d’artistes célèbres. Ce qui se fait parfois plus d’un an et demi à l’avance ! Le travail de préparation a lieu toute l’année avec les douze permanents de l’équipe des Nuits. Les deux mois de représentation, durant lesquels ce sont trois cents salariés qui sont sur le pont, équivalent à une saison entière dans un grand théâtre de la ville. 150 000 spectateurs accueillis, c’est considérable. À titre comparatif, il y a 135 000 spectateurs au festival in d’Avignon.” C’est ce que nous avait déclaré Dominique Delorme il y a quatre ans, une déclaration qui est encore valable aujourd’hui, puisque l’on retrouve cette année une programmation éclectique même si la danse est légèrement en recul.

Découvertes, têtes d’affiche et habitués

La volonté de brasser les disciplines se double du désir de ménager un équilibre entre trois grands axes : les découvertes, les têtes d’affiche et les habitués de l’événement lyonnais. Ce qui permet de proposer cet été un bouquet d’art vivant de 139 représentations dont 58 sont des créations et/ou des premières françaises, 34 pour le théâtre, 74 pour le cirque et la danse, 31 pour la musique… De fait, l’équilibre entre les trois axes définis est respecté dans les propositions de cette saison. Du moins autant que l’on puisse poser des étiquettes sur des projets qui échappent souvent à toute classification.

Ainsi retrouve-t-on différentes nuits thématiques qui réunissent spectacles et animations autour d’une discipline artistique (comme la Nuit du tango avec Daniel Melingo, vieux rocker argentin, et un spectacle conçu par le chorégraphe Esteban Moreno et Gustavo Beytlemann) ou d’un pays (l’Italie et l’Irlande sont à l’affiche).

Pour donner un exemple dans la catégorie “découvertes”, on citera les Chiens de Navarre, une furieuse troupe bien connue des théâtreux mais beaucoup moins du grand public. Ils proposeront une création, Jusque dans vos bras, spectacle déjanté qui portera sur un sujet sensible : l’identité nationale. De gaulle, Robespierre et… Obélix y seront convoqués par leur esprit iconoclaste.

Isabelle Huppert / Benjamin Biolay / Laurent Gerra © Peter Lindbergh / Karim Sadli / Stéphane de Bourgies (montage LC)

© Peter Lindbergh / Karim Sadli / Stéphane de Bourgies
Têtes d’affiche des Nuits de Fourvière 2017 : Isabelle Huppert, Benjamin Biolay, Laurent Gerra.

Comme souvent, les découvertes se feront dans l’odéon de Fourvière, une enceinte plus petite que le grand théâtre. 1 200 places, quand même, soit presque deux fois le TNP qui a une jauge de 650 places. Il est vrai que le grand théâtre en contient 4000, ce qui oblige la programmation à “s’offrir” des célébrités. Il y en aura une palanquée cette année, d’Isabelle Huppert à Laurent Gerra, en passant par Benjamin Biolay ou Les Insus… Ils forment la catégorie “têtes d’affiche” qui assure au festival sa visibilité et, en grande partie, son succès.

Le Schpountz, de Pagnol, par la compagnie Marius © Raymond Mallentjer

© Raymond Mallentjer
Le Schpountz, de Pagnol, par la compagnie Marius.

Mais les Nuits sont aussi redevables à la catégorie “habitués”. Ces artistes avec lesquels se sont noués des liens et des affinités depuis des années. Le meilleur exemple en est Gwenaël Morin, metteur en scène qui poursuivra son exploration des grands tragédiens grecs, Eschyle, Sophocle et Euripide. Presque aussi fidèles sont les Néerlandais de Marius, qui poursuivront quant à eux un cycle théâtral consacré à Marcel Pagnol.

On ne saurait conclure cet aperçu de la 24e édition sans évoquer l’importante place donnée au cirque. Rien de nouveau non plus dans cette orientation puisque le village consacré aux disciplines circassiennes retrouvera les marques laissées l’année dernière au parc de Lacroix-Laval (à Marcy-l’Étoile). On y retrouvera spectacles et animations diverses. Mais attention, le Cirque Plume, programmé cet été, se produira au parc de Parilly.

Les chapiteaux des Nuits de Fourvière 2016 au domaine de Lacroix-Laval © Paul Bourdrel

© Paul Bourdrel
Ambiance cirque au domaine de Lacroix-Laval – Nuits de Fourvière 2016.
Nuits de Fourvière 2017 – Du 1er juin au 29 juillet (5 août pour le Cirque Plume), à Lyon
Dates et horaires sur le site des Nuits.
Ouverture des réservations le 27 mars à 14h.

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