La vallée du Rhône, couloir de transport pour l'industrie nucléaire

Des milliers de trains et de camions circulent chaque année en vallée du Rhône, sur des voies par lesquelles transitent les voyageurs civils. Les arrêts en gare ou sur les aires d'autoroutes ne sont pas rares et font courir un risque aux populations en dehors des sites nucléaires à proprement parler.

La vallée du nucléaire. Par sa densité d'installations, la vallée du Rhône est une des zones les plus nucléarisées d'Europe. En plus des quatre centrales qui se succèdent à peine 200 kilomètres le long du fleuve, plusieurs sites de stockage, de transformation ou de recherche viennent renforcer cette omniprésence de l'atome. De quoi engendrer une importante logistique entre les différents sites. D'autant que la vallée du Rhône centralise les usines intervenant dans le processus de fabrication du combustible nucléaire.

Les itinéraires de transport ne sont pas publiés, l'État avançant des justifications sécuritaires. Mais au cours de notre enquête nous avons pu retrouver des éléments d'information partiels prouvant que les trajets s'effectuent via les axes empruntés par la population, avec donc un risque potentiel pour elle. La carte que nous publions sur le site le Lanceur.fr retrace les itinéraires des quelque 19.000 convois de matière radioactive qui sillonnent la France chaque année.

L'A7, l'autoroute du soleil... et du nucléaire

En Isère, c’est la gare de voyageurs de Clonas-sur-Varèze qui voit fréquemment transiter des convois de matières radioactives. “Les voies ferrées situées dans le couloir de la vallée du Rhône permettent l’acheminement de nombreuses cargaisons entre les sites nucléaires français”, écrit la préfecture de l’Isère. Un axe qui traverse le couloir de la chimie, au sud de Lyon, au cœur duquel se trouve la gare de triage du Sibelin. Là où un train transportant des produits dangereux a déraillé ce 13 mars, et déversé 20 tonnes de bioéthanol.

Côté transport routier, la préfecture de l’Isère note plusieurs axes “régulièrement employés”. À leur tête, l’autoroute A7, “qui constitue un axe majeur du réseau routier national [et] relie les installations nucléaires du nord de la France, notamment La Hague, avec celles situées dans le Sud telles que les sites nucléaires de Pierrelatte et de Marcoule et tout particulièrement le site de Cadarache”, comme le souligne la préfecture de l’Isère. Au point que, plus au sud, la préfecture du Vaucluse définisse la fameuse autoroute du Soleil comme “l’un des axes européens les plus denses en matière de transport de matières dangereuses”, pas seulement radioactives d’ailleurs.

Retrouver notre enquête complète ainsi qu'une carte du transports des substances radioactives sur le site LeLanceur.fr

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