Le maire de Rillieux-la-Pape et candidat LR dans la 7e circonscription du Rhône a qualifié la nomination d'Édouard Philippe au poste de Premier ministre de "compromission".
Lyon Capitale : Édouard Philippe vient d’être nommé Premier ministre par Emmanuel Macron. Que pensez-vous de la nomination au poste de chef du gouvernement d’un élu issu de votre parti ?
Alexandre Vincendet : C'est un choix individuel. Il va à la soupe. Chacun a sa conscience pour soi. En 2007, pour l’ouverture, Nicolas Sarkozy a pris Bernard Kouchner qui était un poids lourd de la gauche. Ce qui n'est pas le cas d'Édouard Philippe. Aujourd’hui, qui connaît le connaît ? Lui, c'est une prise de guerre. D’ailleurs, dans le gouvernement Sarkozy l’ouverture avait fait long feu.
Cette ouverture à droite va-t-elle vous compliquer la tâche pour les législatives ?
Chez Les Républicains, on propose une alternance franche alors que François Hollande a déclaré hier que l’élection d’Emmanuel Macron n'était pas une alternance.
Est-ce que cette nomination peut diviser votre parti et tenter certains "juppeistes" de rejoindre Emmanuel Macron ?
Alain Juppé, comme ses proches, a été très clair. Il reste dans la famille politique des Républicains. Ce n'est pas parce qu'une personne vend ses convictions pour un plat de lentilles que tout le monde est pareil. Macron veut que la seule opposition qu'il y ait face à lui soit Marine Le Pen. Il faut donc une droite fière de ses valeurs qui incarne une vraie opposition et pas la compromission et les arrangements d’arrière-cuisine. Parce ce qu’En Marche ne m'inspire que de l'ancien. Derrière le rideau de la nouveauté, on est dans la pure tambouille politicienne. D’ailleurs, si tout allait bien, je ne suis pas sûr qu'il y aurait eu une demi-journée de retard pour nommer le Premier ministre.
Des lentilles: oui, mais des vertes du Puy!