Soutien de la première heure d'Emmanuel Macron, Gérard Collomb avait longtemps annoncé qu'il souhaitait privilégier Lyon à un portefeuille ministériel. La victoire du fondateur d'En Marche et la perspective d'occuper l'un des ministères qui le faisait rêver l'ont fait changer d'avis.
Durant toute la campagne des présidentielles, Gérard Collomb a répété qu'il imaginait son futur à Lyon plus que dans un ministère. Un discours qu'il a tenu jusqu'à la veille du second tour. À partir de cette date, ses propos ont été beaucoup moins catégorique. Dès le 8 mai, le maire de Lyon a d'ailleurs arrêté de répondre aux questions sur son éventuel rôle auprès d'Emmanuel Macron. Il se bornait à dire qu'il voulait continuer l'aventure auprès du nouveau président de la République."Il était sincère quand il disait ne pas vouloir être ministre à tout prix, jure son entourage. Il précisait que si Emmanuel Macron lui demandait, ça changerait les choses. Je crois savoir que c'est ce qu'il s'est passé. Le président lui a demandé d'entrer au gouvernement. Il le voulait à ses côtés car il a confiance en lui. Il a pu tester sa fidélité et sa capacité à réunir des gens d'horizons différents durant la campagne. Emmanuel Macron a besoin d'un Gérard Collomb à ses côtés au moment où il compose un gouvernement avec des gens qu'il ne connaît pas".
L'Intérieur ou l'Economie
Le ministère confié à Gérard Collomb dit aussi beaucoup de la confiance accordé par le nouveau président de la République au maire de Lyon. Avec la menace terroriste qui pèse toujours sur la France, la place Beauvau sera, comme souvent, un ministère clé. C'est aussi le lieu où circule les informations les plus secrètes de la mécanique du pouvoir. À seulement 100 mètres du palais de l'Elysée, Gérard Collomb s'apprête à prendre ses quartiers dans l'un des centres névralgiques de la politique française. La place Beauvau, c'est aussi un ministère qui intéressait Gérard Collomb. "Matignon n'a jamais été évoqué du fait qu'Emmanuel Macron voulait un premier ministre de droite. C'était aussi une question d'âge et même si Gérard Collomb n'est pas un PS exemplaire, un socialiste ne pouvait pas être à Matignon. Deux ministères intéressaient le maire de Lyon au vu de sa carrière : l'Intérieur et l'Economie", glisse un proche du maire de Lyon. C'est donc pour la place Beauvau et le rôle de premier flic de France que Gérard Collomb a accepté d'abandonner, dans un futur proche, ses mandats lyonnais.
A Lyon, comme maire et président du Grand Lyon, poussé par les évènements de 2015/2016, il a finalement armé la police municipale, malgré ses réticences. Au ministère de l'Intérieur ?