Véronique Sarselli, la maire de Sainte-Foy, a affirmé ce matin “croire dur comme fer” à la possibilité d’être élue à la tête du Grand Lyon le 10 juillet pour remplacer Gérard Collomb. Dans les faits, la quadrature du cercle semble compliquée à résoudre pour la candidate LR alors que son groupe vote déjà 90 % des textes d’une collectivité gouvernée au centre.
Avant l’élection du nouveau président de la métropole de Lyon, le groupe Les Républicains a tenu une réunion ce vendredi en présence de son président, Philippe Cochet, et de la candidate LR à la présidence du Grand Lyon : Véronique Sarselli, maire de Sainte-Foy-lès-Lyon. Alors que l’élection de David Kimelfeld paraît une formalité, comme nous l’écrivons dans notre mensuel de juillet (lire : À Lyon tranquille comme Collomb, NdlR), Véronique Sarselli affirme “y croire dur comme fer”. Au sein du groupe, sa candidature a en tout cas fait “consensus”, selon Philippe Cochet. Ce que confirme un autre élu LR : Véronique Sarselli a récolté 40 voix sur les 40 conseillers métropolitains LR à la métropole, indique-t-il. Mais, dans une institution très politique où Gérard Collomb conquiert sa majorité en s’associant à plusieurs groupes minoritaires, mais importants, comme Synergies-Avenir, être soutenu par son camp ne suffit pas.
"On vote 90% des textes"
“Il faut élargir sa base électorale”, lance Philippe Cochet. Un élargissement qui semble plus que compliqué, le groupe Synergies étant visiblement acquis à la majorité actuelle. Dans le même temps, Les Républicains – “à qui l’on ne peut pas faire le procès de ne pas être constructifs avec la majorité puisqu’[ils] vot[ent] 90 % des textes”, soutient Philippe Cochet – n’ont que peu d’espace pour faire entendre un son de cloche différent de celui de Gérard Collomb ou maintenant de David Kimelfeld. Véronique Sarselli a tout de même mis en avant ce qui correspond aux 10 % de désaccords, notamment ses engagements à faire “baisser la pression fiscale qui pèse sur les habitants de la métropole” et à améliorer la gouvernance (elle préconise pour cela l’ouverture de la commission permanente à l’opposition, proportionnellement au poids de chaque groupe).
Cette meilleure gouvernance passerait aussi par des politiques qui concerneraient “l’ensemble des territoires” et non majoritairement le “couple Lyon-Villeurbanne”. Concrètement, la maire de Sainte-Foy déclare vouloir désenclaver le nord de Lyon et les villes de Rillieux-la-Pape et Caluire, dont les maires respectifs étaient présents. “On va gagner entre 15 000 et 20 000 habitants dans les dix ans à venir, a indiqué Alexandre Vincendet, le maire de Rillieux. Notre zone comporte 100 000 habitants et il n’y a ni métro ni tramway et le Sytral n’a aucun projet structurant pour nous sur les dix prochaines années.”
François-Noël Buffet, un petit tour et puis s'en va
Présent, François-Noël Buffet, un temps envisagé pour succéder à Gérard Collomb à la présidence du Grand Lyon, s’est fait très discret. Arrivé peu avant la fin de la conférence, le maire d’Oullins s’est rapidement échappé à l’issue de celle-ci et n’a pas souhaité faire de commentaires sur le vote de lundi. Pour autant, un élu confie qu’“il ne devrait pas y avoir de ralliement d’élus LR à la majorité actuelle” : “C’est trop tard, il fallait le faire avant. Aujourd’hui, il n’y a plus d’espace pour exister chez En Marche. Je pense qu’il vaut mieux être dans un train un peu plus vide, en première classe et avec la possibilité d’en devenir le pilote que dans un autre surpeuplé où l’on voyage debout”, conclut cet élu. Réponse en gare ce lundi.