Avec des pensions gelées depuis plusieurs années, la hausse de la contribution sociale généralisée (CSG) a du mal à passer pour les retraités, qui veulent sensibiliser les actifs aux conséquences de cette hausse souhaitée par le gouvernement.
Informer les Lyonnaises et les Lyonnais sur les conséquences de la hausse de la CSG souhaitée par Emmanuel Macron : voilà l'ambition de l'union syndicale CGT des retraites du Rhône, ce lundi. À 14h30, place de la Comédie, ils devraient être une petite centaine à distribuer des tracts pour demander l'organisation d'un référendum afin que chacun puisse se prononcer. "Tout le monde a bien compris que l'augmentation de la CSG va servir pour plus tard à financer les cotisations sociales. C'est ça qui est dans les tuyaux !" considère Jacques Auffeves, secrétaire général de l'union syndicale CGT des retraites du Rhône. Alors que les pensions de retraite sont gelées depuis plusieurs années, les retraités sont concernés, au même titre que les actifs, par l'augmentation de cet impôt. "En France, un impôt de 0,3 % pour les retraités imposables (CASA) a été créé dans le cadre de la loi à propos de la perte d'autonomie. Mais, en réalité, cet impôt n'a jamais servi à la perte d'autonomie mais à financer le trou du minimum vieillesse... Rajouter aujourd'hui la hausse de la CGS est proprement lamentable", estime-t-il, déplorant en parallèle une mesure susceptible de monter actifs et retraités les uns contre les autres.
“Des anciens vont directement aux urgences parce qu’ils ne peuvent plus payer le toubib !”
Jacques Auffeves souligne que, dans le Rhône, "la moyenne du montant des pensions de retraite sur le département, c'est 832 euros !" Les anciens salariés qui bénéficient de petites retraites auraient ainsi de plus en plus de mal à accéder aux soins. "Aujourd'hui, on a des retraités qui refusent de se soigner et qui n'ont plus de mutuelle parce qu'ils ne peuvent plus en payer. Je ne joue pas le misérabilisme, mais on a des anciens qui vont directement aux urgences parce qu'ils ne peuvent plus payer le toubib !" raconte-t-il. La hausse de la CSG ne serait pas seulement une question propre aux retraités, estime Jacques Auffeves, qui déplore cependant que ces derniers soient les seuls à en parler. "Un actif aura du pouvoir d'achat en moins et, s'il se retrouve au chômage, ce sera la CSG qui payera et plus la solidarité qui existe aujourd'hui avec l'Unedic. Emmanuel Macron expliquait que le pouvoir d'achat perdu avec la hausse de la CSG serait récupéré avec la suppression de la taxe d'habitation, mais c'est complètement azimuté de dire cela ! On sait pertinemment que, si on ne finance plus la taxe d'habitation, ce sont les communes qui seront obligées de le supporter et cela fera du service public en moins", plaide le secrétaire général. En parallèle de l'information des passants sur la place, ce lundi après-midi, la CGT des Retraites du Rhône souhaite également s'adresser aux députés lyonnais, principalement issus de la majorité présidentielle, pour les sensibiliser à cette épineuse question.