Le peintre Jacques Truphémus, réputé pour sa discrétion et ses peintures délicates, est décédé vendredi dans la soirée à Lyon.
Grenoblois de naissance, lyonnais et cévenol de peinture, il était la grande figure de la peinture à Lyon. Une peinture d’atmosphères qui installe contemplation, silence, méditation, tendresse, intimité et volupté. Le tout avec la simplicité et la modestie de l’artisan, de l’artiste et de l’homme affable, attentif et serein, à l’œil vif et pétillant. Scènes de bistrots, natures mortes, paysages urbains imprégnaient son œuvre, de plus en plus libre et colorée avec le temps. Le peintre fut même récompensé pour son talent en étant nommé chevalier de la Légion d’honneur en 2013 des mains de Paul Dini, le fondateur du musée d'art moderne et contemporain de Villefranche.
Le peintre Balthus le considérait comme l’un des plus grands peintres français. Dans une lettre qu’il lui adressait en 1986, Balthus déclarait à Truphémus : “Vous appartenez à une espèce en voie de disparition ! Vous voyez en peintre. Et vous vivez à travers votre peinture. Vous appartenez à la lignée de Morandi et certains de vos paysages me font penser à Giacometti – tout en étant essentiellement Truphémus – c'est-à-dire unique." Le maire de Lyon George Képénékian a lui aussi rendu hommage au peintre ce samedi après-midi : "C’est un homme discret et profondément attachant qui nous quitte, un artiste qui, comme l’écrivait le critique Jean-Jacques Lerrant, a su « conter sa ville, l’enchanter de sa sérénité bienveillante et l’irriguer de sa lumière intérieure »."
Il a connu de grandes expositions, notamment au musée des Beaux-Arts de Lyon, au musée Paul-Dini de Villefranche, à la galerie Claude-Bernard à Paris ou récemment à la propriété Caillebotte de Yerres. On peut encore voir une exposition au musée Hébert de La Tronche/Grenoble jusqu’au 25 novembre. Elle traverse magnifiquement le temps.