Dans une interview donnée au journal Le Parisien, le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb affirme sa volonté de muscler le projet de loi antiterroriste qui reviendra la semaine prochaine en débat à l’Assemblée nationale.
Après son passage entre les mains du Sénat qui en a tempéré certaines mesures, le texte de la loi antiterroriste reviendra la semaine prochaine entre celles de l’Assemblée nationale. Pour Gérard Collomb, il convient de “remuscler” certaines des mesures amendées. Concernant les personnes faisant l’objet d’un contrôle judiciaire dans leur commune, le ministère souhaite “revenir au texte initial qui impose un pointage quotidien” en lieu et place des trois passages obligatoires par semaine. L’ancien édile de Lyon entend également “rétablir la mesure obligeant les personnes ciblées à fournir tous leurs numéros de téléphone et identifiants de communication électroniques”.
“Il faut pouvoir muter et radier un fonctionnaire radicalisé”
L’un des principaux objectifs de Gérard Collomb est de renforcer le contrôle des agents occupants des missions de sécurité et de défense : “Les policiers, les gendarmes et les militaires sont d’ores et déjà susceptibles de faire l’objet d’un « criblage » [via les fichiers des renseignements], explique le ministre. La loi consacrera la possibilité de procéder à des contrôles (...) tout au long de leur carrière en cas de suspicion de radicalisation.” Jusqu’ici, les marges de manœuvres à l'encontre des personnes suspectées sont “trop faibles” à ses yeux. “Il faut pouvoir muter et radier un fonctionnaire radicalisé”, affirme-t-il en avançant le chiffre d'une dizaine de personnes qui ferait l'objet d'un suivi.
En dépit de ces mesures, le ministre n’y voit aucune logique de suspicion généralisée et se veut rassurant : “Le texte se limite aux individus pour lesquels il y a des raisons sérieuses de penser que leur comportement constitue une menace en raison de leur lien avec des organisations terroristes.”