Manif loi travail 23 juin
©Tim Douet – Image d’illustration

Réforme du travail : “Personne n’est épargné” dénonce la CGT du Rhône

Le syndicat s’attend à une large mobilisation ce mardi à 11h30 devant la Manufacture des Tabacs (Lyon 8e) pour contester la réforme du Code du travail par ordonnances.

Près de 100 000 tracts distribués et des tables devant les entreprises ou dans les lieux publics pour expliquer les ordonnances. Tout au long de l'été, à Lyon, les syndicalistes qui craignaient la réforme du travail du gouvernement Macron se sont activés. "C'est un bon signe pour la manifestation de ce mardi, car les militants se sont mobilisés partout en France, des plages à la montagne", confie Joao Pereira Afonso, secrétaire départemental de la CGT. À Lyon, l'intersyndicale sera composée de FSU-Solidaires, des deux confédérations nationales du travail (CNT) et de l'Unef. Contrairement à d'autres endroits en France, la section rhodanienne du syndicat Force ouvrière devrait elle aussi battre le pavé contre les ordonnances.

“Tout est contestable”

Joao Pereira Afonso préfère le terme de "rencontre" à celui de "négociation"pour évoquer les échanges entre les syndicats et le Gouvernement pendant l'été autour des ordonnances. "La CGT a été reçue sept fois une heure", rappelle-t-il. Bien trop peu à son goût par rapport au nombre de mesures qui leur ont été présentées. "Tout est contestable", affirme ensuite le secrétaire départemental.

Rapport entre les branches d'entreprises et la loi ou primauté de l'accord d'entreprise sur le contrat de travail sont mis en cause. "Désormais, la branche d'entreprise pourra déroger de façon défavorable aux règles légales et le contrat de travail du salarié pourra être modifié sans son accord, c'est le “principe de faveur”", dénonce Joao Pereira Afonso. La possibilité de négociations sans la présence de délégués syndicaux pour les entreprises de moins de 50 salariés est aussi décriée, tout comme le référendum d'entreprise. "Dans les entreprises de moins de 11 salariés, l'employeur pourra directement procéder à des référendums ; on voit bien dans une toute petite entreprise comment ça peut s'organiser, avec le chantage à l'emploi en face", poursuit-il.

Le barème des indemnités aux prud'hommes, appelées licenciement "low cost" par la CGT, et le changement du périmètre du licenciement économique sont aussi au cœur de la contestation. "Lorsqu'on apprécie la situation d'une entreprise, on ne pourra plus uniquement regarder cela dans le périmètre de la France. Concrètement, les grands groupes pourront faire ce qu'ils veulent. Quand ils auront décidé d'assécher une unité de production en France, ce sera beaucoup plus simple pour eux puisqu'on ne pourra pas aller chercher l’État financier du groupe, mais uniquement celui de l'usine en France", détaille-t-il encore.

L’ensemble du monde du travail n’a pas conscience des conséquences directes de ces textes”

Enfin, les "CDI de projet" sont, selon Joao Pereira Afonso, un danger. "Des salariés cadres qui travaillent sur des projets seront amenés à avoir des CDI qui s'arrêteront à la fin de leur mission, ils vont se retrouver sur Internet à chercher des missions et la concurrence d'Internet fera qu'ils seront au rabais et sans protection sociale", anticipe-t-il.

Le nombre de points contestés fait espérer aux syndicats une mobilisation large, au-delà de leurs réseaux traditionnels. "L'ensemble du monde du travail n'a pas conscience des conséquences directes liées à tous ces textes. Souvent, la difficulté pour mobiliser est liée au fait que seulement une partie du salariat est concernée. Là, en l’occurrence, nous n'avons pas trouvé une seule catégorie qui serait épargnée", précise le secrétaire départemental. Les retraités, qui ont prévu une manifestation liée à leur pouvoir d'achat le 28 septembre à Lyon, devraient également être de la partie ce mardi. Les syndicats espèrent une mobilisation des salariés du privé, mais aussi du public, notamment pour contester l'annonce des 120 000 suppressions de postes. La manifestation lyonnaise, au départ de la Manufacture des Tabacs à 11h30 ce mardi, prévoit de rejoindre ensuite la place Bellecour pour un grand rassemblement.

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