Comment les commerçants lyonnais peuvent-ils aider les SDF ?

Quinze commerces s’engagent à Lyon à rendre des “micro-services” aux sans-domicile fixe.

Après Paris, Lille, Nantes et Marseille, le projet Carillon a été exporté en juin dernier à Lyon. Il met à contribution commerçants et particuliers afin de venir en aide aux personnes sans domicile. “Chacun pour tous”, telle est la devise du Carillon, projet solidaire émanant de l’association La Cloche, portée par Louis-Xavier Leca. “L’idée est de démarcher des commerçants qui s’engageront à rendre des micro-services aux sans-abri”, explique Guillaume Masson, coordinateur du projet à Lyon. Les personnes en situation de grande précarité peuvent également en bénéficier. “Ce n’est pas parce que l’on a un toit sur la tête que l’on n’est pas en difficulté pour autant”, souligne-t-il.

"Améliorer la qualité de vie et redonner confiance"

Les établissements (cafés, restaurants, épiceries…) qui acceptent de se prêter au jeu sont reconnaissables grâce à un petit autocollant sur lequel sont dessinées trois cloches. En l’apposant sur leur vitrine, ils s’engagent à fournir une liste de “services non coûteux” aux personnes en difficulté. De petits pictogrammes indiquent la nature du service offert (recharger un téléphone, offrir un verre d’eau, une baguette, permettre d’accéder à une trousse à pharmacie…). Depuis la première soirée de sensibilisation, en mai dernier, et le lancement du projet à Lyon en juin, ces vignettes ont commencé à fleurir dans plusieurs arrondissements de la ville. “Aujourd’hui, ce sont une quinzaine de commerçants qui se sont engagés”, se félicite Guillaume Masson. C’est notamment le cas de l’épicerie Mamie Marie, dans le 6e arrondissement, qui offre ses invendus alimentaires mais aussi un verre d’eau et un coup de téléphone. La liste des commerçants solidaires figure dans un livret distribué aux sans-abri par les bénévoles et partenaires du Carillon.

Par ce système d’échange de services, Le Carillon “permet au quotidien d’améliorer la qualité de vie des plus démunis”, explique Guillaume Masson. Le projet vise aussi à “réhabiliter l’image des sans-domicile via le changement de regard” et à “recréer du lien social entre les différentes catégories de population”. Pour cela, les particuliers sont appelés à s’engager, s’ils le souhaitent, en devenant bénévoles. Véritables “ambassadeurs du Carillon”, ils ont pour mission de “sensibiliser commerçants et sans-abri, participer à des événements et en organiser”. Un travail qui ne demande “pas plus de 4 à 6 heures par mois”, assure l’association. Le Carillon offre aussi la possibilité aux habitants de relever des “défis solidaires”.

Œuvrer à la réinsertion

“L’idée, c’est de passer à un niveau supérieur en mettant en place un chantier de réinsertion.” Un objectif que Le Carillon espère concrétiser grâce à la mise en place d’une biscuiterie solidaire dont les biscuits seraient fabriqués par les sans-abri et livrés aux commerçants partenaires, qui en assureraient la vente. Avec un tel projet, Le Carillon et plus globalement l’association La Cloche souhaitent développer “une vision à long terme”.

Afin de rapprocher davantage les sans-abri des commerçants mais aussi des particuliers, Le Carillon organisera à raison d’une fois par mois un événement autour d’un thème. Durant ces événements un système de consommation solidaire sera mis en place grâce au concours de partenaires. Le premier rendez-vous à Lyon aura lieu courant octobre.

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