En dépit des déclarations d’Emmanuel Macron sur la relance du projet Lyon-Turin, celui-ci n’est pas encore acté selon ses opposants. D’autant plus que les ministres en chargent du dossier seraient mal renseignés sur le sujet selon Daniel Ibanez.
À Lyon ce mercredi pour une rencontre avec le président du Conseil des ministres italien Paolo Gentiloni, Emmanuel Macron a réaffirmé la volonté des deux pays de relancer le projet de ligne à grande vitesse Lyon-Turin. Mais cette déclaration ne marque pas forcément la validation du projet selon Daniel Ibanez, opposant historique au projet.
Pour comprendre le texte, “il faut se reporter au texte de la déclaration finale du sommet, explique Daniel Ibanez, il y a marqué que les engagements internationaux constitueront un critère important pour la réflexion que la France mènera pour ses grands projets d’infrastructures, et pour laquelle des décisions seront prises par la France au 1er trimestre 2018”. Une raison pour laquelle il suppose que “la pause est confirmée, bien qu’il soit possible que je me trompe”.
Nicolas Hulot et Elisabeth Born mal renseignés sur le Lyon-Turin
Mais ce qui inquiète l’opposant au projet Lyon-Turin est la non-expertise supposée des ministres chargés du sujet. Daniel Ibanez a rencontré ce vendredi Nicolas Hulot et Elisabeth Born, respectivement ministre de la Transition écologique et des Transports. “Ce que j’ai constaté encore une fois, c’est que des évidences simplistes et des abus de confiance sont présents dans le discours des ministres”, explique-t-il.
Pour prouver son point, l’opposant historique du projet développe un exemple : “On nous explique que la ligne existante pose un problème d’exploitation. Or dans les années 80, sans informatique, avec des obligations techniques de changements de locomotive, et la douane qui arrêtait tous les trains avant l’espace Schengen, nous faisions 120 trains de fret par jour. Aujourd’hui, on n’en fait plus que 20 : le problème n’est pas la ligne.” Un fait parmi d’autres qu’il a exposé aux deux ministres, qu'il décrit comme surpris par ces révélations : “On se retrouve avec des ministres qui n’ont pas le temps d’étudier les dossiers, c’est un vrai problème", déplore Daniel Ibanez.
'................On se retrouve avec des ministres qui n’ont pas le temps d’étudier les dossiers, c’est un vrai problème.................' . Heureusement, ce monde est bien fait : les lobbys (BTP, transports, etc) constituent des dossiers pour penser à la place des citoyens et des ministres ! :o) Même en étant à l'intérieur du système, on se rend compte que les choses sont faites de telles manières, qu'il est très difficile de se dépêtrer des conflits d'intérêts. Vivement la suite.