Intervenant à l’université de rentrée du parti centriste à Guidale (Morbihan), Gérard Collomb a pris la défense du sénateur MoDem Michel Mercier, contraint de renoncer au Conseil constitutionnel à la suite d’une enquête sur des soupçons d’emploi fictif de ses filles.
“Ce qui lui arrive est profondément injuste”, a affirmé Gérard Collomb à propos de Michel Mercier. Présent ce samedi à l’université de rentrée du parti centriste, le ministre de l’Intérieur a tenu à défendre lors de son allocution le sénateur MoDem du Rhône. "S'il n’avait pas défendu ses convictions, personne ne serait allé lui chercher des histoires”, a analysé l’ancien maire de Lyon, en insistant sur ce point : “Il serait au Conseil constitutionnel, et il a sans doute sacrifié le Conseil constitutionnel à la défense des valeurs profondes et des convictions qu’il portait.”
Rappel : Michèle Mercier avait renoncé le 1er août dernier à intégrer le Conseil constitutionnel à la suite de l’ouverture d’une enquête par le parquet national financier pour “détournement de fonds publics". L’ancien président du conseil général du Rhône aurait employé à temps partiel sa fille Delphine entre septembre 2012 et avril 2014 alors que celle-ci vivait à Londres. "Alors que ma nomination n'est pas définitive, et dans les conditions créées par l'ouverture de cette enquête, je considère aujourd'hui que je ne pourrais pas siéger avec la sérénité nécessaire au Conseil constitutionnel", avait-il alors déclaré.
'.......Présent ce samedi à l’université de rentrée du parti centriste..........' . Il est de quel parti G. Collomb ??? 😀 . Un ministre de l'intérieur qui se prononce publiquement sur une affaire qui concerne la justice, c'est... moral ? C'est une pression ?
https://www.lyonmag.com/article/90482/emplois-familiaux-michel-mercier-bat-francois-fillon-4-a-3Il n’y a pas qu’au Sénat que Michel Mercier s’est montré fort généreux (avec l’argent public) envers sa petite, ou plutôt sa grande famille. Au Conseil général aussi, l’ancien Président a veillé de très près sur les intérêts financiers de ses enfants. La presse a déjà évoqué le cas de son fils Bruno qui occupe un emploi depuis une dizaine d’années et qui a été titularisé en 2013. Rien à dire sur le sujet dès lors qu’il a été recruté dans des conditions normales.
Selon nos informations, Bruno Mercier donne toute satisfaction à son chef de service qui n’est d’ailleurs autre que son cousin originaire lui aussi de Thizy. Mais il est vrai que dans le fief de Mercier, tout le monde ou presque est cousin. Un autre fils Jacques a également travaillé un temps au Conseil général : 16 jours en 2001, 1 mois en 2004, 2 mois et 22 jours en 2006 et un peu plus d’un mois l’année suivante. Mais là encore, rien n’interdit au patron d’une collectivité d’embaucher ses enfants, dès lors qu’ils effectuent effectivement le travail pour lequel ils sont rémunérés.
Le cas de Delphine, la sœur de Bruno et de Jacques est en revanche nettement plus étonnant. Comme plusieurs rejetons Mercier, elle a bénéficié en son temps de plusieurs emplois d’été, notamment en août 1995. Jusque-là, rien d’anormal. Elle signe donc tout à fait normalement son contrat le 1er juillet 1999. C’est le vice-président Véricel qui appose son paraphe pour le département. Il est prévu qu’elle travaille un peu plus de deux mois (du 1er juillet au 5 septembre) et qu’elle soit payée sur la base d’un salaire mensuel de quelque 5000 francs. Là où ça se complique, c’est que quatre jours plus tard, le 4 juillet 1999, le département sous la signature du directeur général des services Pierre Jamet lui signe une convention de stage.
Delphine est à l’époque élève à l’école du Louvre. Or, selon l’article 7 de la convention, il est expressément précisé qu’il est interdit de verser un salaire à un stagiaire. Pourtant, elle touchera bel et bien une rémunération (11 851 francs) pour les deux mois passés au département. On aimerait savoir ce qu’aurait pensé l’École du Louvre de cette situation. Encore aurait-il fallu qu’elle en soit informée. Visiblement, le Conseil général a tout fait pour que personne n’en ait connaissance. Une mention manuscrite jointe à la convention de stage précise que le document ne doit 'pas être transmis au contrôle de légalité'. On se demande pourquoi une telle discrétion quand on n’a rien à cacher.
Pierre Jamet que nous avons contacté n’a pas d’explication quant à la coexistence d’un contrat de travail et d’une convention de stage. Il se souvient que dans le cadre de ses études, Delphine avait effectivement effectué un stage au musée gallo-romain. Pour le reste, il ne gérait bien évidemment pas lui-même les contrats été des jeunes. 'C’était de la responsabilité de Catherine Voisin', nous a-t-il expliqué. Delphine Mercier n’a pas seulement travaillé au Conseil général. On la retrouve aussi un temps comme assistante parlementaire de son père. Là encore, rien ne s’opposait jusqu’à une date récente à ce qu’un député ou un sénateur emploie et rémunère des membres de sa famille. À condition toutefois que le travail soit effectif. On peut alors s’étonner qu’elle ait occupé ce poste tandis
Là encore, rien ne s’opposait jusqu’à une date récente à ce qu’un député ou un sénateur emploie et rémunère des membres de sa famille. À condition toutefois que le travail soit effectif. On peut alors s’étonner qu’elle ait occupé ce poste tandis qu’elle résidait à Londres. Mais il est vrai que cette situation n’est pas totalement inédite chez les parlementaires du Rhône. Le fils de Pierre-Alain Muet (PS) s’est retrouvé dans la même situation, alors qu’il résidait lui aussi à Londres. Au final, on comprend pourquoi Michel Mercier a trahi François Fillon aux dernières présidentielles. Quand l’affaire Penelope a éclaté, on a tous vu l’ancien président du Conseil général prendre ses distances et rejoindre fissa Emmanuel Macron.
De là à imaginer que le très catholique Michou avait été choqué par les petits arrangements financiers de l’ancien Premier ministre, il n’y a qu’un pas que beaucoup ont aussitôt franchi. Quelle erreur ! En fait, ce qui a choqué Mercier, ce n’est pas que Fillon ait fait raquer le Sénat pour salarier grassement son épouse et ses deux enfants.S’il a pris ses distances avec lui, c’est simplement parce qu’il s’est rendu compte que Fillon n’était en fait qu’un gagne-petit, un gratte miteux, un dépense-maigre. Un profiteur à la petite semaine. Mercier, lui, a fait nettement mieux avec son épouse et trois de ses enfants. En ce qui concerne sa femme Joëlle qui a été rémunérée une quinzaine d’années par le Sénat, Mercier affirme à qui veut l’entendre qu’il ne va avoir aucune difficulté à prouver
Mercier affirme à qui veut l’entendre qu’il ne va avoir aucune difficulté à prouver qu’elle a effectivement travaillé. 'J’ai une dizaine d’attestations', répète- t-il en boucle On ne sait si Penelope Fillon a eu un jour l’occasion de croiser Joëlle Mercier. Pourquoi pas ; les deux femmes ont au moins en commun d’avoir cultivé la plus totale discrétion sur leur activité auprès de leurs époux. Quant à Joëlle Mercier, avant de travailler comme assistante parlementaire, elle avait été rémunérée par le syndicat des eaux de Thizy dont le maire n’est autre que son mari.