À Lyon, la pilule de l’Agence européenne du médicament ne passe pas

La pilule reste amère. Après le Brexit, le déménagement de l’Agence européenne du médicament, pour lequel Lille a été choisi au détriment de Lyon, fait encore jaser au conseil municipal.

Incroyable, mais vrai, Gérard Collomb et Laurent Wauquiez avaient fini par s'unir – le temps d'un communiqué – dans la perspective d'accueillir à Lyon l'Agence européenne du médicament et ses 900 fonctionnaires internationaux, forcés de déménager de Londres suite au Brexit. Certes, leur demande officielle et commune s'était faite, il y a un an, après que chacune des collectivités avait monté un dossier de son côté et sans s'en informer. Reste que la tentative montrait l'appétit évident des collectivités pour accueillir l'Agence dans le "berceau historique de la médecine humaine aussi bien que vétérinaire, et des bio-industries". Plus de six mois après que Lille a été choisi, au détriment de Lyon, par le gouvernement de Bernard Cazeneuve pour porter la candidature française, la pilule n'est toujours pas passée. Lors du dernier conseil municipal, l'élu LR Pierre Bérat a remué le couteau dans la plaie, estimant qu'Emmanuel Macron et son nouveau gouvernement "auraient pu revenir" sur le choix de Lille.

“On avait trop d’atouts”

Pour l'élu d'opposition, dont les propos sont rapportés ce matin dans Le Progrès, si Lyon n'a pas été choisi, c'est peut-être parce qu’"on avait trop d'atouts". Poursuivant sa réflexion, Pierre Bérat s'interroge : et si "Lyon avait pâti de règlements de comptes entre anciens amis du PS", entre "le nouveau et l'ancien monde" ? En clair, l'élu se demande si le gouvernement Cazeneuve n'a pas, par ce choix, taclé le ralliement de Gérard Collomb à En Marche pour offrir la candidature française à la socialiste Martine Aubry. Évoquant l'accessibilité comme point qui a pu faire peser la balance en faveur de Lille, le maire de Lyon, Georges Képénékian, a rapidement clôturé l'affaire. "Il y a d'autres batailles ! Il y a d'autres organisations qu'on va essayer de faire venir dans notre ville", a-t-il lancé. Dans quelques semaines, la Commission européenne donnera le fin mot de l'histoire et choisira dans quelle ville les 900 fonctionnaires de l'Agence déménageront, parmi 19 dossiers européens : Sofia, Zagreb, Helsinki, Dublin, Malte, Milan, Amsterdam... ou Lille.

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