Tandis que le groupe lyonnais de Génération identitaire a annoncé que ses membres se rendront à la conférence de la Mosquée de Givors pour laquelle a été invité le prédicateur polémique Nader Abou Anas, la préfecture entend toujours "veiller de manière très attentive à ce que l'ordre et la sécurité soit maintenu".
Depuis quelques jours, l'imam de la mosquée de Givors s'inquiète d'une "dérive très grave" au sein de sa mosquée en évoquant la venue ce dimanche, invité par le recteur et président du conseil d'administration de la mosquée, du prédicateur salafiste Nader Abou Anas. Le préfet, informé de la situation, expliquait "qu’en matière de liberté d'expression tout ce qui n'est pas interdit est autorisé". "Dans le domaine de la liberté d'expression, je travaille sur la base de la justice et de la jurisprudence, je ne peux pas me permettre d'être sensible à ce que ma raison et mes convictions personnelles me disent de faire, mais à ce que disent la loi et la jurisprudence".
Le préfet a ainsi assuré "surveiller de très près ce que dira ce monsieur". "Le cas échéant nous engagerons des poursuites à son encontre" a-t-il déclaré. Une réaction insuffisante selon le groupe d'extrême droite Génération Identitaire, qui, hier, annonce s'inviter à la conférence. "Les autorités n'ayant toujours pas fait annuler la venue du prédicateur islamiste Nader Abou Anas à la grande mosquée de Givors et la conférence étant ouverte à tous, musulmans ou non, les membres de Génération Identitaire Lyon se rendront sur place", a indiqué le groupe sur sa page Facebook. Une annonce qui n'a pas poussé la préfecture a procédé à l'annulation de l’événement, mais à veiller de manière d'autant plus attentive à ce que l'ordre et la sécurité ne soient pas mis en péril. "Nous regardons comment les choses évoluent, mais pour l'instant, c'est statu quo" indique-t-on à la préfecture. Un dispositif de sécurité sera mis en place pour s'assurer de "garder un œil sur les propos tenus lors de la conférence", mais aussi sur "les mouvances d'extrême droite et les éventuelles actions qui pourraient être mises en place".