Cave à vin beaujolais
©Tim Douet

Beaujolais nouveau : les bonnes adresses des Pierres Dorées

Sur le terroir des Pierres Dorées l’on recense plusieurs centaines de vignerons. Lyon Capitale en a sélectionné 27, ainsi qu’une cave coopérative.

La plupart nous étaient déjà connus. Les autres nous ont été recommandés par certains de leurs pairs. Il ne faut pas tant y voir des happy few, pour reprendre Stendhal, qu’un échantillon représentatif de ce qui se fait dans ce Beaujolais, dans toute sa richesse et sa diversité.

Sélection

LES “ANCIENS”

Pascal Chatelus

Domaine Chatelus de la Roche – Saint-Laurent-d’Oingt

De belles vignes de plus de quarante ans qui livrent beaucoup de tanins, à la fois frais et gourmands. Des vins fidèles à ce qu’on peut attendre du gamay.

• Cuvée Terroir – 4,50 €

Alain Chatoux

Sainte-Paule

Qui boit du chatoux, reste debout”, peut-on lire dans le caveau de ce vigneron des hauts du Val-d’Oingt (commune née de la fusion du Bois-d’Oingt, d’Oingt et Sainte-Paule). L’homme a fait ses classes avec Yves Gangloff (le rockeur de Condrieu et Côte-Rôtie dont les vins s’arrachent). Des vieilles vignes qui pinotent, mais fraîches comme un beaujolais.

• Vieilles Vignes – 7,90 €

Henri et Bernard Girin

Saint-Vérand

Deux frères aujourd’hui aidés du fils de l’un d’eux. Et un terroir du Razet, adossé à la colline, qui ne cesse de faire parler de lui. Les raisins y sont séchés par le vent et mûrissent au soleil, donnant un vin de plaisir. Il faut aussi goûter leur beaujolais nouveau primé “grande médaille d’or”.

• Coteaux du Razet – 6,70 €

PÈRES & FILS

André et Mathieu Sacquin

Domaine de la Croix de l’Ange – Morancé

Mathieu Sacquin, représentant la sixième génération de vignerons de ce domaine bicentenaire, connaît bien les vignes.Les vignes du président du syndicat agricole de Morancé sont exposées sud-est, bénéficiant ainsi d’un ensoleillement maximal. Son Plaisirs des Pierres Dorées se montre subtil et élégant.

• Plaisirs des Pierres Dorées – 7,00 €

Robert et Manuel Perrin

Domaine de Milhomme – Ternand

Les vignes de cette propriété viticole dont l’origine remonte au XVIe siècle sont situées sur les coteaux escarpés de Ternand, aux limites du secteur des Pierres Dorées. Les pentes de 20 à50 % et leur exposition font ressortir le parfum de fruits rouges et la typicité du terroir, avec des vins solaires et complexes.

• Vigne centenaire – 8,00 €

Lors de l’invasion de la Gaule par Jules César, en 52 avant notre ère, une héroïque résistance se manifesta sur les coteaux de Ternand. Mille hommes y trouvèrent la mort. D’où le nom du domaine.

JEUNES VIGNERONS

Antoine Viland

Létra

Un adepte des macérations longues, des grappes entières et d’un élevage de six mois en fût qui approche de l’indépendance vigneronne puisque la majeure partie de sa production est vendue en bouteilles.

• Vieilles Vignes – 6,20 €

Sylvain Brondel

Domaine des Crêtes – Anse

Sylvain Brondel représente la cinquième génération de vignerons de la famille. Et de préciser que, depuis trente-trois ans, les vins du domaine ont raflé pas moins de 56 médailles et 18 citations dans le guide Hachette des Meilleurs Vins de France depuis 1990.

• Cuvée des Varennes – 7,80 €

BIO

Patrice Arnaud

Saint-Germain-sur-l’Arbresle

On dit de ses beaujolais qu’ils sont de très belle tenue. Certifié bio depuis 2012, le vignoble donne des vins fruités et gourmands et “laisse la parole au sol [pour] produire des vins de grande expression”.

• Goût de Paradis – 8,30 €

Caroline et Jacques Charmetant

Pommiers

Jacques Charmetant s’est reconverti deux fois. Une première fois en 1996 quand, à 38 ans, il décide de changer de métier pour devenir vigneron et une seconde fois en 2012 quand son petit vignoble (4 ha) passe en bio (raisin et vins). Beaujolais élégants et structurés.

• Tradition – 6,50 €

Christian Vivier-Merle

Domaine du Marquison – Theizé

Le maire de ce village de millehabitants n’a pas oublié son vignoble, qui produit notamment le Clos de Rapetour, issu d’un terroir de marnes fossiles et calcaires à gryphées, élevé six mois en foudre de chêne. Un beaujolais de caractère.

• Clos de Rapetour – 6,90 €

FEMME

Chantal Baratin

Domaine de Bois-Dieu – Liergues

C’est un domaine viticole de
10 hectares, entre les mains de la famille Baratin depuis trois générations. Chantal dirige le domaine depuis 2008 et son fils David s’occupe de la vinification depuis 2003. Son beaujolais vieilles vignes (parcelle d’un hectare, vignes de soixante-dix ans) a été récompensé aux Trophées des Pierres Dorées.

• Blanc, 5,50 €

MÉTHODE BOURGUIGNONNE

Jean-Pierre Rivière

Lachassagne

Une très ancienne famille de vignerons des Pierres Dorées qui privilégie les vinifications bourguignonnes (les raisins sont triés puis égrappés avant d’être mis en cuve cinq semaines puis de finir en fût). Le Fût de chêne, justement, est très équilibré.

• Tradition – 5,80 €

Jean-Paul Brun

Domaine des Terres Dorées – Charnay

Le charme d’un grand beaujolais, c’est qu’on peut facilement vider une bouteille sans s’en rendre compte.” La maxime de Jean-Paul Brun a été vérifiée lors de notre dernière visite chez lui, à Charnay. Autour de la cuvée L’Ancien Le Buissy 2015 : dense, suave, fin et structuré. Un vin de soif, dans sa plus belle appellation. Qu’on prend plaisir à partager. Un vin de vigneron. Car s’il est un beaujolais d’auteur, un vin signature, c’est bien celui de Jean-Paul Brun. “Tombé tout petit” dans la cuve, ce fils de viticulteur (passé d’une cave coopérative à son propre compte) a trente-huit vinifications à son actif. Des vinifications pour le moins atypiques, car Jean-Paul Brun a laissé la méthode beaujolaise traditionnelle (macération semi-carbonique) pour sa cousine bourguignonne : “Pour résumer, j’ai une table de tri, j’égrappe et après je fais une cuvaison d’approximativement trois semaines à un mois.” Il utilise les levures indigènes, présentes sur la peau du raisin, pour “plus coller au terroir”. Jean-Paul Brun redonne au beaujolais ses lettres de noblesse. En particulier les blancs, magnifiques, qui pourraient faire oublier les beaujolais rouges, très réguliers, gourmands et magistralement fruités. Jean-Paul Brun réalise des vins dans un style naturel : les sols sont labourés à la charrue ; le cuivre et le soufre sont préférés à la chimie pour préserver les vignes ; les vendanges sont manuelles, et en cave le raisin fermente avec ses propres levures, issues du terroir. Bref, au-delà d’être un précurseur, Jean-Paul Brun fait partie de l’élite des vins du Beaujolais.

• L’Ancien Le Buissy – 12,50 €

LA COQUELUCHE DE DUCASSE

Jean-François Garlon

Theizé

Depuis peu, Jean-François Garlon privilégie des longs élevages en fût. La cuvée Réserve, puissante, structurée et complexe (fruitée, florale, épicée et minérale), véritable vin de garde, se retrouve sur la carte des vins des restaurants étoilés d’Alain Ducasse.

• Cuvée Réserve Pierre Dorées – 10,00 €

ATYPIQUES

François d’Haene

Domaine du Germain – Saint-Julien

Parti le 1er septembre à 18h30 de Chamonix, il est revenu 19 heures et 1 minute plus tard à son point de départ, les yeux gonflés par le sommeil et la fatigue après avoir couru 167,5 kilomètres et avalé
9 457 mètres de dénivelé positif. Un tour du mont Blanc à la vitesse canon de 8,8 km/h, que les bons randonneurs font habituellement en une semaine. Ce 1er septembre, François d’Haene, 32 ans, remportait l’Ultra-Trail du Mont-Blanc (UTMB), le trail le plus mythique de la planète. Dix jours plus tard, il était dans les vignes pour débuter les vendanges de son petit domaine de 4,5 hectares à Saint-Julien (3,5 ha sur les communes de Saint-Julien et Blacé et, depuis 2014, 1,1 ha à Chénas). Exploité avec son épouse, en culture raisonnée et vinifiée selon la méthode beaujolaise. Il n’est pas rare de le voir, juste après une course, faire déguster ses cuvées que les trailers (mais pas seulement) s’empressent d’acheter – avec un autographe de leur coqueluche en prime. “C’est sûr que le fait d’être désormais un peu connu m’aide un peu à vendre. Je m’en sers, oui. On fait des années spéciales, avec des étiquettes spéciales, des coffrets trail (UTMB, Diagonale de la Réunion, Hong Kong, etc.).” Le domaine du Germain vend, en direct, 15 000 bouteilles par an. “Le vin, c’est comme une deuxième passion. Certaines personnes ne comprennent pas que je boive un ou deux verres de vin par jour. Ils vont même jusqu’à penser que c’est de la publicité mensongère. Moi, j’aime le vin, c’est du plaisir. Je ne vais pas non plus m’interdire de boire un verre la veille d’une course. L’inverse serait d’ailleurs même peut-être plus pénalisant.”

• Coffret Collector Trail – 33,00 €

Olivier Bosse-Platière

Domaine du Loup – Lucenay

Issu d’une grande et durable famille de vignerons, Olivier Bosse-Platière est l’archétype de l’atypique. Un peu pionnier dans le Sud-Beaujolais puisque chassant sur les terres bourguignonnes. C’est lui qui s’est battu au sein de l’Association des producteurs de bourgogne en Beaujolais (APBB), qui regroupe 125 caves particulières et la quasi-totalité des 18 caves coopératives du Beaujolais, pour que le Beaujolais soit de nouveau accepté au sein de la Grande Bourgogne (historiquement, il en fait partie). Olivier Bosse-Platière est donc une figure qui compte. Gros producteur de très bons bourgognes dans son château de Lachassagne et d’un beaujolais Pierres Dorées soyeux et gourmand à souhait dans son domaine de Lucenay.

• Pierres Dorées – 7,90 €

ICÔNE

Pierre-Marie Chermette

Le Vissoux – Saint-Vérand

Racés. C’est le mot qui vient à l’esprit quand on évoque les vins de Pierre-Marie Chermette. Un doux et passionné, né au milieu des vignes dans l’exploitation familiale implantée au lieu-dit Le Vissoux depuis le XVIIe siècle. “On veut vinifier le plus naturellement possible, être au plus près du raisin”, explique cette figure de proue du Beaujolais. En d’autres termes, au Vissoux, la logique est très peu interventionniste. Travail mécanique des sols dans toutes les parcelles mécanisables ou enherbement des vignes, maîtrise des rendements par des tailles courtes de la vigne, vendanges manuelles à pleine maturité des raisins, tri successif de la vendange à la vigne et, lors de l’encuvage, passage systématique sur la table de tri. Bien évidemment, Pierre-Marie Chermette n’utilise aucune levure chimique, “pour préserver les levures naturelles et la spécificité de chaque terroir”, ne chaptalise (ajout de sucres) pas ou très peu. Les vins, assemblés par Pierre-Marie Chermette et Jean Solis – grand dégustateur et “nez d’or” en Suisse –, ont du corps, à la limite de l’abîme, sont fruités et gourmands. Et surtout d’une régularité exemplaire. Les vins du domaine du Vissoux, écrit La Revue du Vin de France (RVF) dans son Guide des meilleurs vins de France 2018, “ne comptent pratiquement aucun équivalent tant leur profondeur et leur définition les placent au-dessus du lot”. Les Griottes est typique des beaujolais : gouleyant, fruité et d’une rare fraîcheur avec un côté acidulé. Pour des vins plus denses, on ira vers le Cœur de Vendanges, une cuvée de vieilles vignes puissante et riche, avec une bouche longue et suave. Quant à la réputation de son beaujolais nouveau, elle est telle qu’elle finirait presque par faire de l’ombre aux autres vins.

• Les Griottes – 6,80 €

ROSÉ

Jean-Michel Coquard

Domaine Les Terrasses de Saint-Pré – Pommiers

Le beaujolais du Sud n’est pas réputé pour son rosé. Pourtant, celui d’Isabelle et Jean-Michel Coquard vient de sortir de l’ombre en se voyant primer dans la sélection “Pierres Dorées”, née de la volonté de vignerons, de l’office du tourisme et de l’Organisme de défense et de gestion (ODG) des beaujolais-beaujolais villages.

• Rosé – 5,00 €

CULTURE RAISONNÉE

Annick et Jean-Yves Sonnery

Domaine de Baluce – Bagnols

Une toute petite production (20 000 bouteilles/an), une vinification traditionnelle et l’amour du travail bien fait. “Le gamay est un cépage fragile, qui demande de petits rendements, des vignerons consciencieux et passionnés.” À la mise en bouteilles, une filtration douce sur terre et un ajout minimum de SO2 respectent le caractère du vin et lui permettent de parfaitement évoluer.

• Clos Baluce – 9,80 €

Denis Chilliet

Château de Buffavent – Denicé

On dit de Denis Chilliet qu’il est très bon vinificateur. En témoigne son Vieilles Vignes : concentré, rond et fondant, avec un joli potentiel de garde. Denis Chilliet attache beaucoup d’importance à la valorisation du terroir en effectuant un travail du sol réfléchi et un enherbement maîtrisé. Avec des rendements assez faibles.

• Vieilles Vignes Pierres Dorées – 9,30 €

Bernd Bachhausen

Domaine de la Fond-Moiroux – Cogny

Les origines de ce domaine de
6 hectares planté sur les collines de Cogny remontent à 1789. Le couple luxembourgeois l’a repris en 2008 pour “réveiller du sommeil la Belle au bois dormant”. La vigne est partiellement enherbée, la lutteraisonnée privilégiée et la récolte manuelle. La petite parcelle Le Chant-Perdrix (protégé par un bois qui donne aussi abri aux perdrix sauvages contre leurs prédateurs) donne un beaujolais puissant.

• Chant Perdrix – 13,75 €

Vincent Fontaine

Domaine de la Rocaillère – Pommiers

Chez les Fontaine, on est viticulteur de père en fils depuis dix générations ! Pas moins de huit cuvées, dont la Coup de Foudre, élevée en barriques de chêne huit mois, et surtout un blanc aux jolies notes florales et de pêche.

• Coup de foudre – 6,50 €

“VIGNERON DE L’ANNÉE”

Nicolas Romy

Morancé

“Plaisir du vin, terre vivante”, telle est la devise du domaine et aussi la charte Terra Vitis. Nicolas Romy a été élu vigneron de l’année aux Trophées de la gastronomie et des vins 2008 organisés par les Toques Blanches Lyonnaises. Son Vieilles Vignes Les Pierres Dorées est fin au nez et soyeux en bouche.

• Les Pierres Dorées – 8,00 €

TERRA VITIS

Didier Roudon

Domaine du Charverron – Létra

L’adjoint à l’urbanisme de Létra est aussi “un des bons viticulteurs des Pierres Dorées”, dixit Pierre-Marie Chermette, l’un des papes du Beaujolais. Les macérations longues et le foulage des cuvées donnent des beaujolais de garde.

• Cuvée authentique – 8,00 €

Didier Pouget

Domaine de Rotisson – Saint-Germain-sur-l’Arbresle

Un beaujolais très terroir élaboré sur de vieilles vignes et à l’ancienne : l’élevage en fût de chêne. Cuvée à découvrir : la Prestige vieilles vignes, ronde et équilibrée, avec une garde de trois à quatre ans.

• Cuvée Prestige Vieilles Vignes – 6,70 €

Château de l’Éclair

Liergues

Propriété de la Sicarex, centre de recherche viticole et œnologique du Beaujolais, le château de l’Éclair produit des vins techniques, régulièrement récompensés dans les concours. Le millésime 2015 est particulièrement notable.

• Beaujolais rouge – 7,00 €

Le château de l’Éclair, propriété de la Sicarex Beaujolais (organisme technique au service du Beaujolais), est le domaine expérimental du Beaujolais. Sur 19 hectares, ce lieu à la pointe de la recherche continue d’avancer sur les traces de Victor Vermorel. Depuis 2003, la Sicarex a lancé un vaste programme de prospection, visant à rassembler et conserver la plus grande variété du cépage gamay sous le nom d’Observatoire du gamay.

Florence et Jean-Gabriel Devay

Domaine de Roche-Cattin – Bully

Un domaine récent (la première vinification date de 1955) mais dont les vins sont très expressifs. Roche-Cattin, entre silex et schiste : deux parcelles donnant des raisins millerandés qui laissent augurer de belles perspectives de vinification. Mention pour Les Vieilles Vignes, élevé douze mois avant sa mise en bouteilles.

• Vieilles Vignes – 5,00 €

CAVE COOPÉRATIVE

Œdoria

Theizé/Liergues

Les caves coopératives n’ont pas la cote ? Allez donc goûter le rouge Accord majœur, très équilibré, ou la cuvée L’Exception, très représentative du beaujolais, structurée et élégante. Quant aux blancs, le Réserve particulière est rond, frais, minéral, avec des touches citronnées.

• Accord Majeur, Prestige – 9,00 €

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